Trivela
·27 janvier 2021
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Né à Chicago, dans l’Illinois, le 11 juin 1998, Reggie Cannon n’a pas eu une enfance comme les autres. D’une mère urologue et d’un père radiologue, l’actuel latéral droit de Boavista est également le petit fils du Docteur Warren Morton Washington, considéré comme l’un des plus grands météorologues de l’histoire des Etats Unis. Imaginez donc, dans quel milieu intellectuel beigne le jeune homme, et à quel point la pression de la réussite est omniprésente durant son enfance. Et alors qu’il perpétue la tradition familiale en travaillant d’arrachepied pour obtenir les “best grades”, sa mère comprend assez vite que son fils est un mordu de “soccer”, comme elle l’explique dans un reportage sur son fils pour un média du Dallas FC : “Reggie amenait ses maillots de football de partout, il voulait montrer qu’il était différent des autres et qu’il était passionné par ce sport.”
Cette passion indéfectible le pousse a intégrer l’académie de Dallas FC à l’âge de 15 ans. Un an après, le club, conscient des qualités de son jeune joueur, lui fait comprendre qu’il compte bâtir énormément autour de lui, et qu’il est alors l’un des grands espoirs du club. Cependant, Reggie Cannon juge qu’il est encore bien trop tôt pour signer professionnel, et souhaite continuer ses études pour être diplômé. Excellent élève, il part plusieurs mois dans la très prestigieuse Université de Californie à Los Angeles, où il joue une vingtaine de match avec l’équipe universitaire.
Une fois son diplôme obtenu, le jeune latéral droit est de retour à Dallas, qui lui propose un nouveau contrat professionnel, qu’il accepte, après de mures réflexions. “Le déclic a été mon grand-père, il m’a dit de faire ce qu’il me plaisait. La pression était retombée (rires), recevoir des conseils d’un telle Monsieur ce n’est pas rien. C’est là que j’ai su que mon objectif était de devenir l’un des meilleurs latéral droit au monde”, a-t-il expliqué.
Les premiers mois au plus haut niveau sont difficiles pour le jeune homme, conscient d’avoir quitté l’une des meilleures universités du pays pour réaliser son rêve de devenir footballeur. Dans un premier temps, Reggie Cannon joue très peu, mais s’entraîne énormément, et confie même passer des journées entières à la salle de musculation. Une situation qui l’affecte, mais qui, selon l’entraîneur de Dallas, Luchi Gonzalez, lui donne la soif de réussir. “Regarder les matchs du banc de touche ça lui a donné la rage de réussir, il a compris à quel point c’était difficile de devenir footballeur professionnel. Depuis cette douloureuse période il se surpasse sans cesse.”
C’est en septembre 2017 que Reggie Cannon dispute enfin son premier match en MLS, face aux New York Red Bulls (2-2). L’année suivante, il s’installe peu à peu en tant que titulaire, et inscrit même son premier but au plus haut niveau, contre les Whitecaps de Vancouver (2-2). Alors, tout s’accélère. En octobre 2018, le natif de Chicago est même convoqué pour représenter l’équipe nationale américaine pour la première fois.
Les recruteurs du monde entier s’affolent. Très convoité, il décide, dans un premier temps, de prolonger son aventure pour 4 saisons, avant que la pandémie mondiale de Covid-19 n’empêche la MLS de poursuivre son déroulé. En suspens pendant plusieurs mois, l’élite du football américain organise ensuite un tournoi “MLS is Back” durant l’été 2020, afin que les joueurs puissent se remettre en jambe. Cependant, en raison de plusieurs cas de Covid-19 présents dans ses rangs, le Dallas FC de Reggie Cannon n’a pas pu participer à l’événement.
En Aout 2020, alors qu’il vient à peine de reprendre la compétition, l’Américain décide finalement de faire le grand bon, et de quitter Dallas pour rejoindre l’Europe. Il signe alors avec le club portugais de Boavista, qui met en place son tout nouveau projet.
De nouveaux objectifs, une nouvelle dimension. Alors que le club portugais vient d’être repris par le businessman Gérard Lopez, celui-ci met en place un nouveau projet visant, en partie, à recruter un certain nombre de jeunes talents, souvent issus d’Amérique, dans le but de les valoriser avant de les revendre à d’autres clubs européens. De plus, le richissime propriétaire possédait également plusieurs autres clubs, dont le LOSC, régulièrement qualifié pour les compétitions européennes. Un argument de taille, qui a très probablement pesé dans la balance, au moment où Reggie Cannon et ses nouveaux coéquipiers ont pris la décision de rejoindre la ville de Porto.
Cependant, à Boavista, tout ne se passe pas comme prévu pour l’international américain. S’il est titulaire indiscutable depuis son arrivée, son club est actuellement à la peine en championnat et pointe à la dernière place du classement, avec 1 petite victoire en 15 journées. En plus de ça, le nouveau propriétaire du club, Gérard Lopez, est contraint de céder le LOSC en décembre 2020, pour des raisons financières. Cela en fait, des projets qui tombent à l’eau.
Malgré les difficultés de son équipe, Reggie Cannon arrive tout de même à se distinguer par ses qualités défensives. “Malheureusement, à Boavista, il se cantonne surtout à un rôle défensif vu les qualités de son équipe. Je pense qu’il prendrait plus de plaisir dans une équipe qui joue un football plus offensif”, nous confie le propriétaire du compte twitter MLS en Français. Un secteur offensif, qui reste la principale marge de progression du latéral de 22 ans. “Je dois aller plus de l’avant et davantage provoquer en un contre un, c’est ce qu’on demande aux latéraux dans le football moderne”, témoignait le joueur l’an passé, dans un entretien accordé à son ancien club.
Alors oui, tout ne se passe pas comme prévu pour Reggie Cannon en Europe. Mais, si son club peine à sortir la tête de l’eau et à s’imposer en championnat, le latéral droit américain a tout de même témoigné des qualités qui devraient lui permettre de vite rebondir sur le Vieux Continent, dans la mesure où son club ne parviendrait pas à sortir de la crise dans laquelle elle plonge un peu plus chaque semaine.
Crédit photo : IconSport