Le Corner
·25 mars 2020
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Des bushs zimbabwéens aux docks de Liverpool, Bruce Grobbelaar a connu une trajectoire tortueuse. Le portier moustachu a participé à la guerre de Rhodésie avant de garder les cages des Reds durant une dizaine d’années et de connaître la gloire avec Liverpool. Entre sorciers, séances de tirs au but et problèmes judiciaires, retour sur la drôle de vie d’un gardien pas comme les autres.
En 1957, Bruce Grobbelaar voit le jour à Durban, en Afrique du Sud, mais rapidement il déménage avec sa famille en Rhodésie du Sud, actuel Zimbabwe, alors qu’il est âgé de deux ans. La Rhodésie du Sud est une ancienne colonie autonome britannique, auto-proclamée indépendante en 1965 où la majorité de la population est noire, mais où la minorité blanche (5 % de la population) centralise le pouvoir entre ses mains. Dans un pays ouvertement raciste, on lui apprend dès l’école que la communauté blanche est supérieure à la communauté noire. Conditionné par son environnement, le jeune Bruce grandit dans ce contexte très tendu où blancs et noirs ne se côtoient pas ou peu.
Bruce Grobbelaar se tourne très vite vers le sport et commence à jouer au football dans une équipe à prédominance blanche avant de rejoindre une équipe composée majoritairement de joueurs noirs : Matabeleland Highlanders. Au contact de cette équipe, il commence alors à changer de point de vue sur la communauté noire de son pays, qu’il ne connaît pas réellement. Il est également confronté à la sorcellerie, un monde qui lui est totalement étranger. Un sorcier est lié au club et avant chaque match, il effectue divers rites et incantations pour que l’équipe gagne.
« Avant les matchs […] nous nous mettions en cercle pendant que le sorcier tenait un seau d’eau dans une main et la queue d’une chèvre dans l’autre. Il plongeait la queue dans le seau – au fond, il y avait de la bouse de vache et de l’herbe – et il en saupoudrait chaque joueur. Ensuite, nous allions au stade et nous jouions. Si nous gagnions, le sorcier était la vedette » -- Bruce Grobbelaar pour FourFourTwo.
Le jeune gardien, pas encore moustachu, lui, trouve rapidement le championnat rhodésien trop faible pour ses aspirations. Il change de club puis décide de migrer vers l’Afrique du Sud voisine. Le service militaire national qu’il doit réaliser en décide autrement. Il s’engage dans l’armée pour effectuer ses six mois réglementaires. Entre marches forcées et manœuvres militaires, le jeune Bruce Grobbelaar n’a que les matchs de rugby et le baseball comme échappatoire. Le service militaire s’avère plus léger que ce qu’il avait appréhendé. Mais ce constat idyllique prendre brutalement fin.
En 1972, une rébellion contre le pouvoir établi, personnifié par Ian Smith en place depuis 1964, avait éclaté. En tête de cette révolte, on trouve le groupe des combattants de la liberté, organisation marxiste, emmenée par Robert Mugabe, futur président. Le pays s’enfonce alors dans ce qui deviendra la guerre du Bush qui opposera principalement l’union nationale africaine du Zimbabwe -- front patriotique (ZANU-PF), de la communauté noire et le pouvoir, de la communauté blanche. En 1975, Bruce Grobbelaar, dix-huit ans, membre de l’armée rhodésienne, se retrouve parachuté dans ce conflit qui durera jusqu’en 1979.
Au début, il est assigné aux frontières, un travail simple sans encombre jusqu’à ce que son escouade se fasse attaquer. Il devient, par la suite, combattant. Dans un conflit qui s’apparente plus à la guérilla qu’à la bataille rangée, il doit alors traquer l’ennemi à travers le bush (l’arrière-pays constitué essentiellement de brousse) avec l’appui aérien d’hélicoptères. Il tue alors pour la première fois.
« Les hommes ont agi différemment. Un type a coupé les oreilles de chaque combattant de la liberté qu’il avait tué et ils les a gardés dans un bocal. Sa famille avait souffert et il voulait une vengeance brutale. Je n’avais pas cette haine, mais j’étais en guerre et je devais continuer ; je devais devenir insensible à la situation dans laquelle je me trouvais » -- Bruce Grobbelaar pour FourFourTwo.
Dans une guerre qui fera au total près de 30 000 morts, chaque jour passé est une victoire. Le soir, les atrocités de la journée s’oublient momentanément dans les vapeurs de marijuana. Au matin, les démons de veille reviennent taper aux portes de sa conscience.
« Je ne pourrai pas vous dire combien d’hommes j’ai tué. Mais, tout à coup, un jour, tout est fini. Vous avez fait votre part, et vous remerciez simplement votre bonne étoile d’être sorti de là vivant. Ce n’était pas terminé pour tout le monde […] certains ont du faire une deuxième tournée. Beaucoup se sont suicidés quand on leur a dit de faire six mois de plus. […] J’ai eu de la chance. » -- Bruce Grobbelaar pour FourFourTwo.
Au bout de deux ans, en 1977, Bruce Grobbelaar est relevé. La guerre laisse ses traces. Le stress post-traumatique n’est pas encore considéré. Beaucoup de ceux qui reviennent tombent dans l’alcool, la drogue, voire finissent par se suicider. Bruce a le football. Il rejoint l’Afrique du Sud voisine et étrenne les couleurs de Highlands Park puis de Durban City. Résidant depuis deux ans dans le pays et fort de son expérience militaire, il est rappelé par l’armée, cette fois-ci sud-africaine pour combattre le communisme. Profondément marqué par sa première expérience, il choisit de quitter le pays. Il réalise un essai à West-Bromwich Albion. Ce dernier est concluant mais annulé faute d’un permis de travail.
En 1980, la guerre du Bush a pris fin depuis un an, la Rhodésie du Sud devient Zimbabwe et Robert Mugabe est élu président pour les premières élections démocratiques que connaît le pays. Bruce Grobbelaar, lui, commence à douter et un retour vers le monde du travail se profile lorsqu’il reçoit une offre des Vancouver Whitecaps. Conscient qu’il est irrégulier et trop tendre pour le haut niveau, dans un championnat qui, à l’époque, compte Pelé, George Best et Johan Cruyff dans ses rangs, il demande à être prêté en Angleterre. C’est là que son histoire va subitement s’accélérer. Il signe pour un an dans le club de Crewe Alexandra, pensionnaire de l’anonyme quatrième division anglaise.
Après une petite saison, la chance et les recruteurs de Liverpool lui sourient. En Mars 1981, Bruce Grobbelaar rejoins les bords de la Mersey pour 250 000 livres. À l’époque c’est un record pour l’achat d’un gardien par un club anglais. Les Reds sous la houlette de Bob Paisley sont alors en pleine gloire. Sur les cinq dernières saisons les scousers ont remporté trois championnats (1977, 1979, 1980), une coupe de l’UEFA et deux Coupes d’Europe des clubs champions (future Ligue des Champions). Le gardien zimbabwéen de vingt-deux ans, inconnu du grand public et qui a n’a connu que des équipes obscures se retrouve propulsé dans l’un des clubs les plus scrutés au monde.
Son arrivée est glaciale. Il débarque à Manchester mais aucune personne du club n’est là pour l’accueillir, il doit rejoindre Liverpool par ses propres moyens. Dans le vestiaire son accent et ses histoires sur la guerre de Rhodésie paraissent invraisemblables et il est régulièrement moqué. Le décalage culturel est grand, Bruce Grobbelaar est avant-tout africain, il a chez lui des peaux de bêtes, notamment une de zèbre étendue à sa fenêtre. Cette dernière lui vaudra d’être intimidé : un groupe de défense des animaux menacera de faire exploser une bombe à son domicile.
Les relations avec le coach légendaire Bob Paisley sont spéciales. L’entraîneur en place depuis 1974, tout en classe (ouvrière) et en retenu, mène son effectif de manière autoritaire. De l’aveu du portier, il ne comprend même pas son coach quand il parle et ce dernier ne sait pas prononcer le nom de son nouveau gardien. Pourtant, la confiance est réciproque. L’assurance du portier zimbabwéen marque également les esprits : lors d’une interview conjointe avec le gardien titulaire Ray Clemence il n’hésite pas à dire qu’il lui faudra moins de deux ans pour mettre sur le banc la légende du club. Acheté pour devenir gardien de l’équipe réserve, Bruce Grobelaar connaît une opportunité inattendue. Durant l’été, Ray Clemence, déjà auréolé de trois titres de champions d’Europe, signe à Tottenham. Bob Paisley choisit d’installer le jeune Bruce plutôt que Steve Ogrizovic. L’intégration dans une équipe de vieux briscards passe par un bizutage incessant. Les Écossais du club : Kenny Dalglish, Graeme Souness et Alan Hansen mènent alors la vie dure au reste de l’effectif. Charismatique, Bruce Grobbelaar, qui a connu les affres de la guerre, en a vu d’autres. Il s’intègre et lorsqu’il dispute son premier match, il en enchaînera trois cent-dix avant d’en rater un. Soit cinq ans sans louper une rencontre !
Au-delà des statistiques sur les deux premières saisons, ce gardien inconnu qui a tendance à sortir de ses cages, soulève plusieurs doutes dans le public. D’autant plus quand ses erreurs provoquent, deux fois de suite, des éliminations en coupe d’Europe. Pourtant, Bob Paisley lui maintient sa confiance. Son style excentrique, entre assurance dans sa surface et explosivité sur sa ligne lui fait peu à peu gagner les suffrages d’Anfield. Dans sa surface, fort de son expérience militaire, il n’hésite pas à houspiller ses défenseurs qu’il mène au sifflement comme à l’armée. Sur le terrain, si le titre échappe à Liverpool en 1980-1981 au profit d’Aston Villa, les saisons suivantes les Reds remportent trois fois d’affilée le championnat, portant le total du club à quinze titres de champion d’Angleterre. Avec Bob Paisley (qui quitte le club en 1983) puis Joe Fagan sur le banc, les Reds sont simplement irrésistibles : Kenny Dalglish, Ian Rush, Alan Hansen, Mark Lawrenson, Graeme Souness, John Barnes… tous font partie des meilleurs joueurs du royaume.
En 1984 a lieu la finale de la coupe d’Europe des clubs champions face à l’AS Roma. Le moment choisi par Bruce Grobbelaar pour entrer dans l’histoire. Sa dégaine nonchalante et son sourire constant mangé par une moustache fournie vont alors faire le tour des téléviseurs du monde entier. Le contexte est particulier : la finale se déroule au Stadio Olimpico de Rome, l’AS Roma d’Agostino Di Bartolomei et de Bruno Conti, vice-championne d’Italie 84 est à domicile. Dans une première mi-temps tendue, Neal ouvre le score pour les scousers, mais Pruzzo lui répond à la fin du premier acte pour les galliorossi. Le score ne bougera plus quand se profile, pour la première fois de l’histoire de la coupe d’Europe des clubs champions, la séance de tirs au but. Le gardien zimbabwéen choisit d’intimider mentalement ses adversaires. Il fait mine de manger les filets comme des spaghettis face à Bruno Conti. Ce dernier envoie sa frappe dans le ciel romain. Puis il joue à l’homme ivre en faisant trembler ses jambes face à Francesco Grazziani. Son tir s’écrase sur la barre. Les « spaghetti legs » viennent d’entrer dans l’histoire et Bruce Grobbelaar devient le premier joueur africain à remporter la C1. Près de vingt ans plus tard, en 2005, c’est Jerzy Dudek qui réitérera ce geste avec succès face au Milan AC.
Comment intimider un tireur lors d’une séance de tirs au but par Bruce Grobbelaar.
La victoire finale rend mythique ces deux coups de génies et permet à Liverpool de réaliser le doublé, déjà vainqueur du championnat. Kenny Dalglish devient manager en 1985, mais lui maintient sa confiance. Grobbelaar, titulaire indiscutable, connaît encore son lot de succès avec, notamment deux titres de champions et deux coupes d’Angleterre. Dans une période où le hooliganisme prospère, il connaît aussi le drame du Heysel (1985) et la catastrophe de d’Hillsborough (en 1989, lors de la finale de la Cup, un mouvement de foule entraînera la mort de près de quatre-vingt seize personnes suite à des manquements au niveau sécuritaire) qu’il vit de la pelouse. Le premier qui provoquera la mort de trente-neuf personnes aura pour conséquence une suspension de six ans de toute compétition européenne pour Liverpool. La seconde, choquera l’Angleterre et entraînera des mesures fortes en matière de sécurité. Pour Bruce Grobbelaar, la trace demeurera indélébile, lui qui, à Hillsborough, assistera impuissant à la mort de spectateurs qui l’appelait à l’aide.
À l’été 92, Bruce Grobbelaar n’a plus rien à prouver. Son armoire à trophée s’est garnie de six championnats et une coupe d’Europe des clubs champions. Son statut de numéro un, jusqu’alors incontestable, devient menacé par l’arrivée d’un jeune aux dents longues : David James. C’est à cette période, qu’il répond favorablement aux rassemblements de l’équipe nationale. C’est aussi symbolique : cela fait une décennie qu’il n’a pas joué en équipe nationale. En cause notamment une loi promulguée par Robert Mugabe qui interdit à tout citoyen de cumuler un passeport zimbabwéen et un passeport britannique. C’est le cas du portier scouser qui a un passeport anglais du fait de ses descendants (ce qui avait facilité son transfert en Angleterre). Une législation sévère qui apparaît comme une manière de s’émanciper de l’ancien colonisateur pour un pays fraîchement indépendant. Mais devant le talent du joueur et la volonté du coach du Zimbabwe, l’Allemand Reinhard Fabisch, une exception est faite et le portier liverpuldien peu enfin revêtir le maillot national. Sensation qu’il n’avait pas connu depuis 1985.
Il entame son grand retour avec un match face à l’Afrique du Sud de Nelson Mandela. Ce match, qui compte pour les éliminatoires de la CAN 1994, est symbolique. Surtout parce que l’Afrique du Sud qui vient d’abolir l’apartheid présente un effectif aux couleurs de la nation arc en ciel et parce que Bruce Grobbelaar est aussi un ancien soldat de l’armée rhodésienne qui avait affronté les combattants de la liberté de Mugabe. Le gardien champion d’Europe 1984 se retrouve alors dans un effectif miné par les conflits tribaux. Un aspect important de l’équipe nationale et qui n’échappe pas à l’instrumentalisation des politiques de tout bord. La victoire quatre buts à un face à l’Afrique du Sud donne un premier aperçu de ce que peut être l’unité zimbabwéenne. Enchaînant les résultats l’équipe nationale, portée également par Peter Ndolvu qui joue en Premier League, est rapidement surnommée Dream Team.
« Le moral était bas à l’époque, et les gens se sont accrochés à l’idée d’une équipe de rêve et de la route vers les États-Unis et à ce que nous pensions être notre première fois à la Coupe d’Afrique des Nations. Quand nous avons joué les qualifications et que nous avons commencé à être invaincu, ces jours ont ramené une partie de la joie de l’indépendance, le sentiment que tous nous avions un seul objectif. Je pense que c’est en partie pourquoi le label Dream Team est resté » -- Pernell McKop coach assistant du Zimbabwe en 1992 au Guardian.
L’histoire gardera un goût d’inachevé pour l’équipe nationale zimbabwéenne. The Warriors finiront, pour un petit point, seconds de leur groupe pour la qualification à la CAN 1994 (seule la première équipe était qualifiée) derrière la Zambie, mais devant l’Afrique du Sud. Après avoir disposé de l’Égypte, ils échoueront également au second tour des qualifications pour la Coupe du monde 1994, en s’inclinant devant le Cameroun de Roger Milla. Leur parcours, avec un Bruce Grobbelaar décisif, constituera tout de même une des plus belles pages footballistiques du pays avant la première qualification du Zimbabwe pour une CAN en 2004.
Bruce Grobbelaar, ne le sait pas encore, mais ce seront ces derniers coups d’éclats sur la scène footballistique. En 1992-1993, il ne joue presque plus, il est même prêté pour la deuxième partie du championnat au club de seconde zone de Stoke. Un prolongation d’un an lui est tout de même proposé par la club de la Mersey. Une proposition considérée comme « une insulte » et « une gifle » par le gardien zimbabwéen. L’été suivant, il quitte Liverpool, à trente-quatre ans et après quatorze ans au club. C’est également la fin du grand Liverpool (six titres de champions sur la décennie 1980) qui voit Manchester United faire des années 90 (six titres de champion sur cette période) sa décennie. Le portier jouera encore six ans avec une fin de carrière qui ressemble fortement à un guide du routard des clubs anglais de seconde (voire troisième) zone : Southampton, Plymouth Argyle, Oldham Athletic (par deux fois), Oxford United, Sheffield Wednesday, Chesham United, Bury, Lincoln City et pour finir Northwich Victoria. Cette dégringolade vers les échelons les plus obscurs du football britannique, jusqu’en Non-League, se double d’une situation extra-sportive très compliquée.
La fin de son aventure à Liverpool est sérieusement entachée. En 1994, lui, le gardien emblématique de Liverpool, se fait piéger. Dans un hôtel sur écoute, il reconnaît avoir touché 40 000 livres pour le match Liverpool-Newcastle qui a eu lieu en 1993, il est aussi filmé en train d’accepter 2000 livres pour laisser filer des matchs futurs. Le Sun l’accuse, avec deux autres joueurs : Hans Segers et John Fashanu, d’avoir arrangé plusieurs matchs. Derrière ces trucages, se trouverait le business man malaisien Hueng Suan Lim. Un ancien associé, Vincent, donne le tuyau contre 40 000 livres au Sun. Pour le tabloïd de Rupert Murdoch, la culpabilité de l’ancien scouser ne fait pas de doute, il titre alors « Grobelaar coupable : escroc, tricheur, menteur, traître ».
S’il est innocenté, fautes de preuves, en 1997, le mal est fait. En 1999 il gagne 85 000 livres de la part du Sun pour diffamation, mais la maison des Lords réduit ses dommages et intérêts à une livre et le portier doit régler au tabloïd 500 000 livres pour frais de justice. Dans l’incapacité de payer, il est déclaré en banqueroute. À l’époque son salaire est de 2800 livres la semaine à Southampton, le zimbabwéen se retrouve dans une situation critique.
« Je suis arrivé dans ce pays avec dix livres dans ma poche et après que les Lords en ont terminé avec moi, il me restait une livre. Mais quelle vie j’ai eu avec neuf livres ! ». Interview FourFourTwo
Il retourne alors en Afrique du Sud et mène sa vie tant bien que mal, entre coaching et sa pension d’ancien joueur de Liverpool. Il devient coach de clubs anonymes de première division sud-africaine. En cinq ans, il entraîne SuperSport United, Seven Stars, Hellenic, Manning Rangers et Umtata Bushbucks. Loin des gros clubs que sont Kaizer Chiefs et Orlando Pirates, il évite à ses clubs la relégation, mais n’obtient pas assez de résultats pour prétendre à mieux. Par la suite, il rédige sa biographie puis devient entraîneur des gardiens dans le club de NASL des Ottawa Fury (club qu’il a quitté en 2018). Plus récemment, celui qui se rêve, un jour, entraîneur de Liverpool, défraie la chronique en expliquant qu’il a uriné sur les poteaux d’Anfield pour contrer la malédiction qui avait été faite au club par un sorcier après le dernier titre de Liverpool (le sorcier aurait maudit le club qui ne gagnerait plus de championnat tant que Bruce Grobbelaar ne serait plus le gardien du club). C’était en 1990 et le gardien était un certain Bruce Grobbelaar.
Passé à la postérité pour sa performance à la séance de tirs aux buts de 1984, Bruce Grobelaar est surtout une légende de Liverpool. Au total, il fera 628 apparitions avec le maillot des Reds entre 1981 et 1994 garnissant son palmarès de six titres de Premier League, trois FA Cups et trois League Cups et d’une Coupe d’Europe des clubs champions. Portier charismatique à la vie jalonnée de tragédies, il aura placé le Zimbabwe sur la carte du football et permis à son pays de connaître un sentiment d’unité dans une période troublée. Il est aujourd’hui sans conteste l’un des portiers les plus talentueux qu’aient connu les footballs anglais et africain.
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Crédits photo: Iconsports