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·13 juillet 2025
Corentin Michel (ex-Girondins) : "Si Bordeaux m'appelle, la porte est grande ouverte"

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·13 juillet 2025
Formé aux Girondins de Bordeaux dès l'âge de 13 ans, le gardien belge Corentin Michel (25 ans) se confie sur son parcours depuis son départ en 2021. Entre souvenirs émouvants avec Alou Diarra et espoir de retour : "Ce club me tient à cœur". Un témoignage exclusif qui rappelle l'importance de la formation bordelaise.
WebGirondins : Corentin, que deviens-tu depuis ton départ des Girondins en 2021 ?
Corentin Michel : J’ai joué 6 mois avec le FC Libourne en National 3, puis j’ai signé un mois à Bergerac, et j’ai intégré en octobre 2022 l’ESTAC qui était en Ligue 2. J'ai passé trois saisons dans l'Aube. Après une première saison d’adaptation, j’ai signé mon premier contrat professionnel et j'ai intégré officiellement le groupe pro pendant deux ans. Aujourd’hui, je suis en fin de contrat et j’espère découvrir un nouveau projet très bientôt.
Tu as joué dans des clubs amateurs de la région bordelaise, que retiens-tu de ces rapides expériences ?
Je ne suis resté qu’un mois à Bergerac, mon passage a été express et je n’ai pas joué. Je garde de très bons souvenirs du FC Libourne. J'ai passé 6 mois exceptionnels à Libourne avec un groupe top où l’on termine dans le top 5 du championnat de N3. Il y avait des anciens de la maison Girondins de Bordeaux avec Anthony Castera, ou Kévin Zinga (à signé en R1 au Stade Bordelais cet été, NDLR). L'ambiance était très bonne avec un coach des gardiens qui m’a fait rêver, c’est Gaëtan Huard. Ça m’a fait plaisir et je retiens de belles choses. Je suis parti au moment où leur nouveau président est arrivé. Ils ont ensuite fait une belle épopée en National 2.
Au final, tu retrouves un club professionnel, l’ESTAC, un an après ton départ des Girondins de Bordeaux, que gardes-tu de ton passage à Troyes ?
Je retiens beaucoup de choses. Tout d'abord, une première année avec un coach, Erick Mombaerts qui instaure une philosophie City Group et un groupe N3 très jeune où j'apprends énormément. Notamment sur la construction du jeu par-derrière avec un besoin fort d’avoir un gardien maîtrisant le jeu au pied. Ensuite, les deux saisons en pro j'apprends beaucoup par rapport à la vie d'un groupe professionnel. Je prends en maturité dans mon jeu et j’enchaine avec des matchs en réserve sous la tutelle d’Alou Diarra. (silence) et là j’apprends encore plus parce que je me sers de son expérience et du joueur qu’il était. Au-delà d’être un homme incroyable, c’était un joueur fantastique. On a noué d’amitié. J'ai énormément appris grâce à lui. Mon coach des gardiens m’a beaucoup aidé aussi (Johan Liebus). La dernière saison a été plus compliquée, car il y a eu un changement de direction et de philosophie. Cela ne s’est pas passé comme je souhaitais, au final, je retiens beaucoup de positif.
Tu étais intégré au groupe pro.
Oui, je devais passer deuxième gardien. Il y a eu un changement de direction et cela ne s’est pas fait. Je ne n'ai pas compris au début, mais ils ont leurs raisons que je respecte.
Alou Diarra, capitaine de l'équipe des Girondins de Bordeaux, championne de France en 2009. Savait-il que tu venais de Bordeaux, est-ce que vous parliez des Girondins ?
Oui, bien sûr. On a beaucoup discuté des Girondins, de la situation du club, des hommes en place et des bons souvenirs que nous avions. On parlait beaucoup du moment présent, on avait à cœur tous les deux de pouvoir aider ce club si on nous appelait. Nous sommes deux amoureux de ce club et de cette ville. Mais on ne pouvait que constater de l’extérieur.
Il est à QPR aujourd’hui
Oui, je suis en contact avec lui, il est assistant de l'entraîneur Julien Stephan à QPR en Championship. Il apprend beaucoup, et il sait ce qu'il veut. Il est très professionnel, à l’image de sa carrière. Il a ses idées, il les met en place et il est très proche de ses joueurs avec un bon relationnel. C'était top, un coach exceptionnel et une personne en or. On entendra parler de lui comme entraîneur à l’avenir, j‘en suis certain.
Comment ton jeu de gardien a-t-il évolué ces dernières années ?
J’ai pris en maturité. J'ai appris à faire de meilleurs choix dans ce que je fais en match. Je suis beaucoup plus dans le soutien à mes défenseurs au pied. Pour les sorties de balles, je me suis ”modernisé”. Je suis un relayeur pour mes défenseurs et ça les aide énormément. J'ai aussi gagné en puissance avec du renforcement musculaire et du travail supplémentaire. Je m'estime être plus propre qu’avant. Je peux encore m’améliorer, bien sûr.
À quoi est due cette progression ?
En ce qui concerne le rôle du gardien relayeur, ça vient du travail à l’ESTAC, car il y a peu de clubs qui instaurent ça dans leurs équipes. À Troyes, ça l'est moins en équipe première aujourd’hui. Sous Erick Mombaerts et Alou Diarra, c'était primordial. J’ai développé cet aspect de mon jeu et ça m’a fait du bien. J'ai aussi travaillé le mental en individuel. Johan Liebus, mon coach des gardiens qui est aujourd’hui au Red Star, m'a fait beaucoup progresser sur le mental. C’est un mélange de tout.
C’est très positif même si tu n’as pas joué en pro
J'aurais aimé avoir une chance de m’exprimer au plus haut niveau, car je pense que je le méritais au vu de mon investissement et de mon travail. C’est mon seul regret. C’est ce que je cherche à l'avenir, du temps de jeu au plus haut niveau.
Aujourd’hui quelle est ton envie pour la suite de ta carrière ?
Je recherche un nouveau projet avec des envies particulières. Si je suis contacté par les Girondins de Bordeaux, la porte est grande ouverte. Mais le football ne se résume pas à ce club. Je suis libre sur le marché et j'écoute tout. J’ai envie de m'exprimer à un niveau plus élevé que ce que j’ai connu, que ce soit en France ou à l’étranger. Je suis armé pour travailler dans n’importe quel projet.
Tu es de nationalité belge, as-tu pensé jouer en Belgique ?
Je l’ai envisagé. Ce n’est pas facile d’avoir fait sa formation en France et de retourner en Belgique. Je ne connais pas les méthodes de recrutement, mais, forcément j'y pense, surtout que j’ai connu l'équipe nationale belge, ça peut aider (5 sélections en U18, U19, NDLR).
As-tu déjà pensé à arrêter le football ?
Quand on est dans une période comme aujourd'hui où le temps peut être un peu long, ça serait trop facile d'abandonner quand c’est difficile. Je n’ai qu’une envie c’est d’exposer de quoi je suis capable. J'ai encore tout à prouver et je n’ai rien montré. Je n’ai pas fait ce début de carrière pour arrêter maintenant. Non.
Un mot sur les Girondins, que penses-tu de la trajectoire du club que tu as connu ?
Je suis de loin, via les médias, car je n'ai plus de contact au club. Je regarde les résultats et j’ai suivi la fin de saison frustrante en N2. J'ai cru à cette montée comme beaucoup. Cela m’attriste comme une bonne partie des supporters. Avec du travail, j'espère que cette année sera la bonne année.
Quelle a été ta réaction, toi qui as vécu 10 ans au centre de formation bordelaise lorsque tu as appris l’été dernier sa fermeture ?
C’est triste, surtout quand on sait, quand on connaît les joueurs sortis du centre, et les coachs qui ont travaillé… c’est dommage d’en arriver là. À l’image du football français, c’est difficile. Les passages devant la DNCG sont compliqués. On sait que les Girondins ont été rétrogradés en National 2 et il fallait s'y attendre. J’ose espérer que ce club va revenir au plus haut niveau. Bordeaux ne doit jamais être en National 2. Je suis convaincu que la formation bordelaise renaîtra c’est juste une question de temps.
N.P
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