Lucarne Opposée
·9 juin 2025
Coupe du Monde 2026 - Zone AFC : à la gloire de Tamerlan

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·9 juin 2025
Quatre nouveaux billets ont été distribués et c’est la fête pour deux nouveaux !
Un nul. Il suffisait d’un nul aux Ouzbeks face à leurs hôtes Émiratis pour composter leur billet pour leur toute première Coupe du Monde. L’enjeu était énorme, surtout quand on connait le plafond mental des Loups Blancs. Mais Kapadze, le sélectionneur ouzbek, a su fédérer son groupe en mode bunker, en témoigne le nul ramené de Téhéran. Face à des Émiratis qui ont vu Bento se faire éjecter inexplicablement pour mettre le volcanique Roumain Olariu à la place, l’exploit est à portée de pied. Comme prévu, le match est âpre et les Ouzbeks évoluent en contre-attaque. Yusupov, le héros malheureux du quart de finale de la Coupe d’Asie contre le Qatar, est cette fois en mode impérial. Il repousse toutes les tentatives des locaux, eux aussi en mission qualif. Le chrono n’en finit plus de tourner, les nerfs sont à rude épreuve. Le coup de sifflet final, au bout de neuf asphyxiantes minutes d’arrêt de jeu, délivre tout un peuple et récompense le travail entamé il y a de cela plusieurs années par un pays dont tout le monde attendait la première apparition sur la plus belle des scènes. À Samarcande, à Boukhara, à Khiva, villes-mondes, joyaux de la Route de la Soie, témoins de la grandeur de Tamerlan, de Huseyn Baykara et de tous les orfèvres qui ont inculqué l’art du beau, la fête promet d’être exceptionnelle !
Si l’Iran a déjà composté son billet pour les Amériques, le Qatar devait impérativement sceller sa place pour les barrages car le Kirghizstan lorgne dans le rétro. Les Qataris se facilitent la tâche grâce à Milad Mohammadi qui écope de deux cartons jaunes en deux minutes (33e et 35e) et laissent la Team Melli à dix. C’est donc logiquement que Ro-Ro ouvre le score pour les locaux en fin de première période (1-0, 41e). Le score en restera là, le Qatar valide sa place pour le quatrième tour dont il accueillera l’une des poules, histoire d’être vraiment sûr qu’ils ne puissent pas ne pas se qualifier.
Engagés dans une course contre la montre, les Kirghizs devaient absolument l’emporter à Vientiane (Laos) contre la Corée du Nord pour espérer rallier les barrages. Dans ce combat de tous les instants, ce sont les locaux qui ouvrent la marque sur une tête de Pak Kwang-hung sur corner (1-0, 43e). Ri Jo-guk double la mise peu avant l’heure de jeu (2-0, 53e) et on se dit que les carottes sont cuites. Mais c’est sans compter sur la réaction d’orgueil des Kirghizs qui reviennent par Alykulov grâce à l’abnégation d’Almazbekov (2-1, 57e). Les Centrasiatiques poussent pendant toute la période et s’offrent finalement l’égalisation sur le gong grâce à Joel Kojo qui pousse Kim Sung-hye à l’autogoal (2-2, 90+8e). Pas assez pour atteindre le tour suivant, mais ces Kirghizs nous auront fait plaisir par leur jeu collectif et décomplexé. On a hâte de les revoir lors de la prochaine Coupe d’Asie.
Le calcul était simple pour les Jordaniens. Une victoire couplée à une défaite irakienne propulserait les Nashama au Mondial. Pour cela, il fallait s’imposer en terres omanies, une équipe qui a su grapiller des points précieux et qui reste dans la course à la deuxième place. Mais les espoirs omanais sont douchés en fin de première mi-temps. Ali Olwan transforme un penalty (0-1, 45+7e), avant de breaker sur un beau centre d’Al-Naimat au retour des citrons (0-2, 51e). Le buteur de Selangor s’offre même un triplé un quart d’heure plus tard sur une belle reconversion offensive avec son comparse Al-Tamari (0-3, 64e). La messe est dite, plus qu’à attendre le résultat de Basra…
Il y avait peu d’espoirs pour l’Irak qui devait se farcir coup sur coup la Corée du Sud et la Jordanie, soit les deux premiers du classement, pour poinçonner son ticket. Autant dire que la montagne était ardue à gravir. Surtout qu’Al-Hamadi a eu la bonne idée de se faire exclure pour avoir voulu pratiquer le taekwondo avec l’aide de ses invités à la 26e. A dix contre onze, l’Irak a longtemps retardé l’échéance par Jalal Hassan mais Kim Jin-gyu (0-1, 63e) et Oh Hyeon-gyu (0-2, 82e) ont finalement fait respecter la hiérarchie. Les Guerriers Taeguk valident leur neuvième participation consécutive au Mondial et font également plaisir à leur bourreau de la Coupe d’Asie, la Jordanie, qui profite du faux-pas iraquien pour poinçonner son ticket. La fête sera belle à Amman, tandis qu’à Seoul on espère que la qualité de jeu s’améliorera, tant le parcours qualificatif n’incitait pas à l’optimisme. Pour l’Irak, il faudra espérer faire mieux lors d’un quatrième tour qui sentira le souffre.
En pleine lutte pour les barrages, Koweïtiens et Palestiniens s’affrontaient à Koweït City où les locaux veulent enfin arracher leur première victoire dans ces qualifications. Mais les Palestiniens tiennent le coup et s’offrent quelques belles incursions dans le camp adverse. Finalement, Tamer Seyyam est à la réception d’un beau centre de Dabbagh et met la Palestine aux commandes (0-1, 32e). Le Koweït met donc la pression en deuxième mi-temps pour ne pas rester bredouille, mais c’est la Palestine qui double la mise sur un penalty accordé par la VAR. Abou Ali transforme et permet aux siens de rêver à l’impossible (0-2, 88e). Superbe résultat, à valider dans une finale qui s’annonce bouillante contre Oman dans quelques jours.
À la mi-temps du duel Australie – Japon, bien malin qui pourrait dire quelle équipe doit absolument gagner pour se qualifier et quelle équipe peut se permettre d’être en position attentiste. Dans un stade comble, l’Australie subit sa vie face à une équipe B voire C du Japon, alors qu’elle doit absolument s’imposer pour distancer l’Arabie saoudite. Composé majoritairement de jeunes et de réservistes, le onze japonais joue crânement sa chance et impose une pression permanente sur les Socceroos. Les Australiens, eux, montrent des lacunes criantes dans à peu près tout sauf l’engagement physique. Les occasions sont rares et systématiquement à l’avantage des Nippons mais ceux-ci, par manque d’expérience, flanchent toujours au moment de conclure. L’Australie ne produit quasiment rien mais s’accroche à son beefsteak en attendant que l’orage passe. Mais évidemment, ce qui devait arriver arriva. On est dans le temps additionnel et sur l’une des rares offensives australiennes, Mc Gree enrhume son vis-à-vis et centre au petit bonheur la chance. Le vétéran Aziz Behich se trouve au bon endroit et expédie une sublime frappe qui fait rugir les 60 000 supporters du stade de Perth, et toute l’Australie (1-0, 90+1e). Sur le coup du gong, les Socceroos se rapproche de la qualification, l’Arabie saoudite ayant besoin désormais d’un miracle, sa victoire à Bahreïn la laissant à trois points et donc dans l’obligation de cartonner les ‘Roos en clôture du troisième tour (il faudra une victoire par cinq buts d’écart), pour les doubler au poteau.
Enfin, après avoir concédé deux défaites de rang contre l’Australie et l’Arabie saoudite en mars dernier, la Chine se déplaçait en Indonésie avec la ferme intention de prendre les trois points afin d’espérer disputer un tour de barrages supplémentaire pour espérer voir l’Amérique du Nord. Pour cette rencontre possédant évidemment un très fort enjeu, les joueurs de Patrick Kluivert allument la première mèche à la vingtième minute mais le tir de Ole Ter Har Romeny n’inquiète pas Wang Dalei. La réaction chinoise intervient sur coup de pied arrêté, mais la tête de Han Pengfei ne trouve pas le cadre. Romeny tente derechef d’ouvrir le score, mais son tir termine dans les nuages. L’avant-centre d’Oxford essuie un nouvel échec, sa tentative étant bien trop molle pour faire pâlir le portier du Shandong Taishan. On pense se diriger vers une première mi-temps sans but, quand soudain Yang Zexiang s’illustre de la pire façon possible, en faisant faute sur Ricky Kambuaya dans la zone de vérité. Après consultation du VAR, l’arbitre accorde un penalty pour la Team Garuda, transformé par Romeny qui prend à contre-pied le capitaine de la sélection chinoise (1-0, 45e). Le gardien indonésien Emil Audero est appelé à éteindre l’incendie à deux reprises dès le retour des vestiaires. D’abord en repoussant un corner tiré par Wang Shangyuan, puis en éloignant la tentative de Wang Yudong, aidé en cela par son poteau gauche. Kevin Diks essaie à deux reprises d’inscrire le but du break, mais son premier tir est écarté par le gardien adverse, et son second ne rencontre pas le succès escompté. Dans les arrêts de jeu, Wang Dalei écarte le centre de Calvin Verdonk, ce qui ne change pas grand-chose à l’affaire, puisque la Chine subit sa troisième défaite consécutive dans cette campagne de qualification. Cette défaite sonne évidemment comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour la Chine, puisque celle-ci se retrouve donc officiellement éliminée de la course à la qualification pour le prochain mondial. Le match contre Bahreïn mardi prochain apparaît désormais comme un baroud d’honneur bien illusoire. De son côté, l’Indonésie peut sereinement se préparer pour le quatrième tour.