Exclu : Kulusevski se confie sur ses débuts, la Juve, Tottenham 😍 | OneFootball

Les heures de travail acharné et de sacrifices nécessaires pour devenir footballeur professionnel – en particulier au plus haut niveau – sont souvent négligées par les gens de l’extérieur.

Mais vous avez aussi besoin d’un peu de chance. Dejan Kulusevski, international suédois actuellement prêté à Tottenham par la Juventus, peut chaudement remercier son voisin, par exemple.

« La première fois que j’ai joué au football en dehors de la maison, c’était juste un petit match avec des garçons qui vivaient dans le coin », révèle-t-il dans une interview exclusive accordée à OneFootball.

« Un des parents présents m’a vu jouer et est directement allé voir ma mère lui dire que je devais m’inscrire dans une équipe. »

L’histoire de Kulusevski et du IF Brommapojkarna, un club de l’ouest de Stockholm, débute comme ça. Elle dure 10 ans.

Et si la Suède possède des héros nationaux comme Zlatan Ibrahimović, Henrik Larsson ou Freddie Ljungberg, Kulusevski s’est plutôt inspiré d’un Belge aux pieds magiques.

« Mon joueur préféré est Eden Hazard. Personne ne joue comme lui et j’étais si heureux de pouvoir le regarder jouer. »

« Je me souviens d’être à l’école et de ne penser qu’à une chose : rentrer à la maison pour le voir jouer. »

« Il était ma plus grande idole de football sur le terrain. »

En grandissant, certains moments restent gravés la mémoire. Pour Kulusevki, l’un de ces moments a affecté sa carrière, mais aussi sa famille.

« Mon souvenir préféré de la Ligue des champions est lorsque Goran Pandev a marqué pour l’Inter et qu’ils ont gagné contre le Bayern Munich à la dernière seconde (saison 2010/2011). »

« Je me souviens à quel point ma famille et moi étions fiers, car il vient de Macédoine – d’où je viens. C’était incroyable qu’il puisse marquer un but aussi important. »

Comment l’international suédois est-il, lui aussi, devenu professionnel ?

« Je ne pensais pas pouvoir jouer à ce niveau, mais c’est arrivé. J’ai rencontré un agent italien qui m’a vu dans un tournoi, j’avais environ 15 ou 16 ans. »

« Et puis l’idée est venue que je devrais peut-être quitter la Suède pour me battre avec les meilleurs joueurs. »

« L’intérêt le plus fort venait de l’Atalanta et j’y suis allé. Honnêtement, je ne sais pas si j’étais prêt mais c’était une opportunité que je devais saisir. »

Après un petit problème à l’allumage, la décision de passer de Stockholm à Bergame s’est montrée payante.

« J’y suis allé en ne connaissant pas l’otalien. Je vivais seul sans mes parents, mais je ne pouvais pas abandonner car mes plus grandes idoles de la vie n’ont jamais abandonné. »

« Je n’ai jamais vu mon père se plaindre, donc ce n’était pas une option. Après un certain temps, ça s’est amélioré et j’ai commencé à parler couramment la langue. »

« L’école devenait plus facile et mon football a commencé à s’améliorer également, j’ai commencé à voir des résultats, c’est à ce moment-là que l’Italie est devenu comme la maison pour moi. »

Alors qu’il était prêté à Parme, l’attaquant suédois s’est imposé en Serie A avec plusieurs performances impressionnantes, ce qui a conduit la Juventus à le recruter en janvier 2020.

« Je me souviens bien de mes débuts en Ligue des champions. C’était contre le Dynamo Kiev sous les ordres d’Andrea Pirlo. »

« Je me disais « enfin » c’est la grande étape, c’est là que je vais marquer trois buts à mes débuts et devenir un héros pour mon équipe. »

« Nous avons gagné le match mais je n’étais pas content après parce que je voulais faire beaucoup plus. »

« Mon premier but en Ligue des champions était contre le Zénit la saison suivante et honnêtement, je ne me sentais même pas bien en entrant dans le match. »

« Mais j’ai marqué un but fantastique et je ne l’ai même pas célébré parce que c’était comme un soulagement. »

« Nous avions toujours l’habitude de plaisanter sur la façon dont je suis terrible avec ma tête, mais je sais que quand j’en ai l’occasion, je peux toujours marquer. »

Après deux ans à Juventus, Kulusevski change encore de décor et rejoint Tottenham aux côtés de son coéquipier bianconeri Rodrigo Bentancur.

« J’adore le stade des Spurs. Je pense que c’est la meilleure arène du monde et c’est un sentiment incroyable, l’amour que je reçois des fans. »

« Je suis tellement heureux la veille d’avoir un match à domicile, où je peux rencontrer les supporters et jouer sur mon terrain préféré. C’est vraiment, vraiment ma maison. »

« Antonio [Conte] me rappelle mon père, pour être honnête, parce que vous le voyez travailler, vous ne le voyez jamais se plaindre. »

Et ceux qui ont joué sous les ordres de l’Italien savent à quel point ses méthodes peuvent être impitoyables, en particulier sur le terrain d’entraînement où jouer à moins de 100% n’est pas accepté.

« Ce qui m’a le plus surpris avec lui, c’est la partie physique, comme faire de la musculation presque tous les jours, sortir, faire des sprints. »

« Après cela, il vous dit de vous préparer pour une autre séance dans l’après-midi. Vous pensez que vous avez terminé, mais vous êtes à nouveau là à courir pendant deux heures. »

« C’est fou à dire, mais parfois la souffrance est une sensation agréable. Ce que nous faisons à la salle n’est pas un entraînement de force normal, ils ne veulent pas que vous restiez debout et que vous souleviez des poids. »

En un peu plus d’un an aux Spurs, Kulusevski est rapidement devenu un des chouchous des supporters. Il veut maintenant remporter des trophées.

« Je pense que je suis sur la bonne voie. Je joue bien et je sens que je m’améliore chaque jour pour devenir un joueur important.

« Je veux gagner les plus gros titres, la Coupe du monde, la Ligue des champions. »

« Mais je veux aussi être un gars qui respecte tout le monde, quelqu’un qui apporte de l’énergie chaque jour à l’entraînement et qui est resté reconnaissant pour la vie que Dieu m’a donnée. »

Photo FedEx.