OnzeMondial
·13 octobre 2025
EXCLU - Niro : « Shevchenko, c’est une référence de fou »

In partnership with
Yahoo sportsOnzeMondial
·13 octobre 2025
« Je connais bien le ballon. » D’entrée, Niro annonce la couleur et nous encourage à hausser le niveau des questions. Autrement dit, le client idéal pour Onze Mondial. Rapidement dans le bain, l’artiste originaire d’Orléans multiplie les références et analyses précises. Grand supporter du Paris Saint-Germain et de l’équipe nationale du Maroc, Noureddine Bahri de son vrai nom prend du plaisir et du temps sur chaque réponse. Rappeur réputé pour ses textes, l’auteur de « HAYATI : Du sable et du sang » est donc un fin connaisseur de ballon certifié et approuvé.
Voici quelques extraits de notre interview de Niro. L’intégralité de cet interview de 2 pages est à retrouver dans le magazine n°375 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 11 septembre 2025.
Quel est ton rapport au foot ?
Je suis le foot depuis que je suis petit. Plus jeune, je jouais au foot. Mais j'ai arrêté tôt, je n'ai pas poussé le délire. J’étais vraiment doué. Qui m'a mis dedans ? Je suis Marocain, j'ai grandi au Maroc. On est très consommateurs de foot au Maroc. J'ai grandi comme ça.
Quel est ton parcours footballistique ?
Je n'ai pas de parcours. Je jouais dans le club de ma ville, à Blois. À 12/13 ans, j'ai eu une grosse poussée de croissance et j'ai eu des douleurs de fou. J’ai stoppé. J'ai arrêté parce qu'à l'époque, je trouvais certaines choses injustes. Par exemple, on faisait jouer des joueurs qui étaient moins bons simplement parce que leurs parents faisaient les déplacements. J'ai très vite arrêté parce que c'était saturé. Il n'y avait que deux clubs et ces deux clubs ont ensuite fusionné. Il n’y avait plus qu’un club et pas assez de places pour tout le monde. Donc ça ne m'intéressait plus. Je jouais à l’US Blois, et l’autre club s’appelait l’AJB, ils se sont ensuite réunis pour créer le Blois Foot 41. Dans ma ville, il y avait plein de tueurs au foot, plein de joueurs sont sortis : Bernard Itoua, Aly Cissokho, Issa Cissokho, Fancis N’Ganga, Ahmed Kantari. Et je sais que plein de petits jeunes signent encore un peu partout.
Tu jouais quel poste ?
Je jouais 8. Et quand on jouait avec un 10, je pouvais jouer 10. J’ai fait tous les postes, j’ai même défendu. J’habitais dans une grosse ville de football. Tous mes adversaires avaient vraiment du niveau. Même quand on jouait au quartier, c’était incroyable, c'était vraiment très chaud.
Tu joues encore de temps en temps ?
C'est rare, mais ça m’arrive. J’ai encore des restes. Je ne suis pas ouf, je n’ai pas de cardio, voilà mon problème. Mais franchement, je touche bien le ballon.
Quand tu étais petit, tu kiffais quels joueurs ?
Moi, je suis de l'époque Roberto Baggio, Romario. Après, il y a eu Rivaldo, R9, Jay-Jay Okocha. Je suis devenu supporter du Paris Saint-Germain grâce à Jay-Jay Okocha. Ce joueur m’a vraiment choqué, il était vraiment chaud. J’aimais son style, à l’époque, il a inventé un geste technique. Les gens oublient ça, mais il avait sa spéciale. C'était un offensif de ouf. Il était super technique. Je peux te citer Roberto Baggio aussi, il me choquait. Romario était impressionnant aussi. Après, tu as des joueurs comme Robinho. Mais à l’époque, c’était un autre période de football. C'était moins robotique, ça ne jouait pas comme aujourd'hui. Il y avait du style dans le jeu, c'était surprenant. Il y avait des dribbles… Je suis de cette époque-là.
Donc pour toi, le foot, c'était mieux avant ?
Je n'irai pas jusque-là parce que j’aime le football actuel, notamment médiatiquement. Les gens s'intéressent plus. Il y a beaucoup plus de femmes qui suivent le foot. Ce qui n'était pas forcément le cas avant. Mais en termes de football, il y avait plus de vie dans le jeu avant. Aujourd'hui, c'est très fort, mais on a mis trop de stratégie, trop de tactique, du coup, on a cassé ce truc, cette magie de l’époque. On avait des Maradona, des Platini, il y avait de la magie. Aujourd’hui, c’est moins magique, moins de frappes de loin, ça dribble moins, ça prend moins de risques. Je me rappelle de Andrey Shevchenko, il était choquant. Il m’a traumatisé. Je ressens moins ce truc.
Tu es supporter du PSG ?
Oui, je suis un supporter parisien qui a beaucoup souffert. Regarde ces six dernières années, on passe, à chaque fois, à côté. J'avais l'impression qu'on était maudits jusqu'à cette année. Je suis très content. Cette année, on a pris la LDC. On a fait un beau parcours en CDM des clubs. On a pris tous les trophées. On est l'équipe la plus jeune d'Europe. On met 5-0 à l'Inter en finale. Cette année, je suis très content, mais on a grave souffert…
Quel a été ton moment le plus difficile ?
Sans mentir, la remontada. Moi, ce qui m'a fait le plus mal, c'est la défaite contre le Real Madrid. Je ne m'en suis pas remis. Parce que sur les deux matchs, on fait 160 minutes de football incroyables. Ils ne voient pas la lumière. Et d'un coup, il y a une prière qui est passée de je ne sais pas qui. Et Benzema nous en colle trois. Il y avait faute sur Donnarumma. Tout le monde le sait. Ce match m'a brisé. Et tout le monde sait que je suis supporter parisien. Tout le monde m’a piqué, tous les supporters du Real, tous ceux qui détestent Paris, un moment atroce.
Et ton meilleur souvenir ?
La finale contre l’Inter. Je l’ai regardée chez moi avec mon fils, et quelques amis, on a fait un barbecue. C’était incroyable, on a mis 5-0 à l’Inter, sachant quand même, que c’était une grosse équipe. C’était du sérieux.
Tu es donc un gros consommateur de football ?
Oui, je regarde tous les jours. Je fais une petite revue de presse, je consulte les sites spécialisés, je regarde ce que les jeunes disent, je suis tous les médias, je regarde les transferts. J’aime bien les périodes de mercato, c'est comme si tu ré-injectais une nouvelle énergie dans chaque équipe, puis ils reviennent avec des nouveaux super pouvoirs. Je trouve ça mortel. Par exemple, j’aime ce que Pacho a apporté au PSG l’an dernier, une vraie énergie. Là, Viktor Gyökeres va aussi beaucoup apporter à Arsenal, c’est un vrai buteur, il me fait penser un peu à Inzaghi à l'époque. C'est un vrai renard de surface, il a planté 65 buts au moins cette saison.
Tu es aussi un supporter du Maroc ?
Comme jamais. J'étais à la Coupe du Monde au Qatar. J’ai vu quasiment tous les matchs, je suis rentré après la défaite contre la France. Je suis rentré le soir même. J'ai pris l’avion à 2h00 du matin. J'étais au Qatar, j'ai vécu la chose, c'était incroyable. C'était fort. Le parcours du Maroc n’était pas commun. On l'a vécu entre supporters marocains, même les Qataris étaient supporters du Maroc, c'était un truc de fou. Il fallait être là pour le voir, pour le vivre. Franchement, c'était mortel. J'ai rencontré Roberto Carlos, Marco Materazzi…
Dans quelles circonstances ?
Pour Roberto Carlos, j'étais à l'hôtel où il y avait tous les joueurs. J'avais un passe de la FIFA, un ami m’avait ramené ça. Du coup, je suis allé dans cet hôtel pour boire un verre. Et je suis tombé sur Roberto Carlos. Je lui ai dit : « Roberto Larkos ». Il fallait avoir la réf pour comprendre, c’était à l’époque de ISS Pro, ensuite, il a rigolé. On a échangé un peu, il m’a dit qu’il était fier pour le Maroc. C’était rapide, mais quand même, ça m’a fait bizarre, car c’est vraiment un des joueurs de mon enfance. J’étais devant ma télé quand il a mis son coup franc contre l’équipe de France, je l’ai vu en direct. J’ai croisé quelques joueurs, je suis un vrai supporter du Maroc, je parle avec Walid Regragui, avec Boufal aussi, avec Ben Seghir. Je m’entends bien avec les joueurs de la sélection. Je leur donne toujours mon soutien. À l’époque, on m’avait appelé pour faire un son pour la CAN. Je leur ai porté la poisse (rires). Je n'ai plus jamais refait de son. C'est la fédération qui m'avait appelé pour le faire. Donc, voilà.
Walid Regragui est parfois critiqué, comment tu vois la chose ?
Il faut le laisser faire son travail. Ce n'est pas facile. L’effectif est jeune et puis, il y a un tas de nouveaux joueurs. À la Coupe du Monde, il a prouvé que c'était un entraîneur super solide et qu'il fallait lui faire confiance. Après, tous les entraîneurs connaissent des hauts et des bas. Je me rappelle, Luis Enrique, après la Coupe du Monde, quand il a été éliminé par le Maroc, il a été vivement critiqué. Aujourd’hui, il est à Paris, il choque tout, et c’est reparti comme en 45. Il faut le laisser bosser sereinement.
Le Maroc va accueillir la prochaine CAN. Ça t’inspire quoi ?
Exceptionnel. J'ai vraiment hâte, d’ailleurs, je serai là-bas. Je suis très content que ça se passe chez nous. On la mérite vraiment cette CAN, surtout pour ce qu’on apporte, en ce moment, au football africain. On a un super centre d’entraînement, de beaux centres de formation, on a plein de pépites marocaines qui sortent de partout, qui émergent que ce soit en Europe ou au Maroc. Le Maroc est un pays qui sait accueillir. Donc, je suis très content.
Tu penses qu'ils vont aller au bout ?
Ouais. Après, c'est le football. Tu peux être l'équipe la plus forte et sur un match, sur une faute d'inattention, tu te fais éliminer, ça va très vite. Regarde, à la Coupe du Monde des clubs, Al Hilal a éliminé City. On peut gagner cette CAN et même faire un beau parcours à la prochaine Coupe du Monde. On a l'effectif pour. On a des joueurs de fou, on a le meilleur latéral au monde. On a Brahim Diaz aussi. On a un tas de jeunes qui sortent de partout, qui font très mal. Je pense notamment à Hamza Igamane qui s’est révélé aux Rangers. Ezzalzouli, Ounahi, on a plein de joueurs. On a un vrai vivier au Maroc. Ce serait beau qu’une équipe africaine prenne la Coupe du Monde, ce serait un truc de fou.
Que penses-tu d’Ousmane Dembélé ?
Je fais partie des gens qui ont soutenu Dembélé toute la saison. En plus, c’est vraiment quelqu'un que j'apprécie. Ousmane m'invite dans sa loge pour voir les matchs. C'est un des seuls qui m'invite. Franchement, il a fait une saison de fou. Au début de la saison, ce n’était pas trop ça, le temps que l’équipe se trouve. Mais depuis janvier, c'est stratosphérique ce qu'il fait. J’ai fait la propagande pour que Ousmane Dembélé soit Ballon d’Or mais… Hakimi aussi, c’est trop (il coupe). Moi, je le donne à Ousmane tous les jours, je n'ai aucun problème avec ça. Mais ce que Hakimi a fait, c’est du jamais vu. Il a renouvelé le poste de latéral droit. Il l'a réinventé. Il marque en quart, en demi, en finale. Chaque match, il est incroyable. Il est quasi tout le temps titulaire. Il n'y a aucun latéral au monde qui a ses stats. Tu as même certains attaquants qui n’ont pas ses stats. Il mérite sa propagande et ce serait bien que ce trophée revienne à un joueur africain.
Tu as de bons rapports avec certains joueurs ?
À Paris, je m'entends bien avec Presnel Kimpembe même si je ne l’ai pas eu depuis un moment. C'est quelqu'un que j'apprécie. Je connais quelques joueurs de foot. Je parle souvent avec Jules Koundé aussi, que j'apprécie beaucoup. Je parle avec un tas de footballeurs. La liste est très longue. Ils savent que je suis un consommateur de foot, pour de vrai. Je regarde tous les championnats, mais mon préféré, c’est la Premier League.
Tu as visité quels stades ?
J’ai fait ceux de la Coupe du Monde au Qatar, sinon, je n’ai pas trop bougé. Je ne vais pas trop voir les matchs au stade. Je vais souvent au Parc. J’ai déjà été au Stade de France à l’époque. Mais je n’ai pas fait le Camp Nou, le Bernabéu, pourtant, on m’a invité. Par exemple, Franck Ribéry m’a déjà proposé de venir à Munich à l’époque. Medhi Benatia aussi m’a invité. Je devais aller à City pour voir un match. Mais franchement, faire un déplacement juste pour un match, ça ne me dit rien. C’est fatiguant pour moi, surtout que je voyage souvent. Je préfère regarder le match à la maison, je vois mieux le match, je le ressens mieux.
Quelle est ta plus belle émotion footballistique ?
La finale de la Coupe du Monde 98 et la victoire du PSG en Ligue des champions. En 98, il fallait vivre ce truc, c'était incroyable. On joue le Brésil, Zidane met deux buts, au troisième but d’Emmanuel Petit, toute la France explose. C'était exceptionnel. Je me rappelle de tout ce qu'il y avait autour du football, avec la France black, blanc, beurre. On était comme ça et ça fonctionnait très bien.
Quelle est l’anecdote football que tu n’oublieras jamais ?
Le coup de boule de Zidane à Materazzi. J'en ai un tas de moments football, mais je vais prendre celui-là pour le symbole. C'était un moment fort (rires). Et sinon, quand Zidane met les deux coups de tête aussi en finale. C'était incroyable.
Tu as déjà rencontré Zidane ?
Jamais. Je ne sais même pas si j'arriverai à lui parler. C'est légendaire, Zidane. C'est une légende. J'étais petit quand j'ai vu ça. Je devais avoir quoi ? Je ne sais pas. J'avais 11 ans. C'était vraiment incroyable cette Coupe du monde 98. C'est un souvenir qui a marqué ma vie, en vérité.
Tu es proche de Medhi Benatia ?
Ouais, je l'aime beaucoup. C'est un frangin. Franchement, il fait un excellent travail à l’OM. J'ai bien aimé la saison de l'OM. Je suis très objectif. Quand on parle de football, même si on est rivaux, on dit les choses. Si tu fais une bonne saison, tu fais une bonne saison. Ils ont fait une excellente saison. Medhi a ramené quelque chose au club. C'est lui qui a ramené cette fraîcheur. Ils ont fait des gros coups, Bennacer, gros coup. Greenwood, très gros coup. Plus l’OM ira bien, plus on regardera le Classico, mieux ce sera. S’il n’y a plus l’OM, il n'y a plus de Classico, ce serait dommage. C'est bien qu'il y ait des rivalités. Je suis content que le Paris FC soit désormais en Ligue 1 pour un tas de raisons, mais en particulier parce que ça va ramener de l’attraction. On n’avait pas de derby parisien, c'est mortel. Pour revenir à Medhi, il fait du beau travail. Le seul truc dommage - même si c’est leur décision, il devait y avait des problèmes en interne - c’est le cas Chancel Mbemba. C’est un beau pilier pour une défense, il aurait pu aider et faire de belles choses. Mais finir deuxième, se qualifier en LDC, c’est beau pour le football français.
Tu n’aimerais pas avoir un rôle dans le football ?
Non. Ce n'est pas mon domaine. Même si j'aime le foot, non. Au début de l'année, je parlais avec mes petits frères, je leur ai raconté toute la saison à venir et je ne me suis pas trompé. J’ai vu les transferts, j'ai vu les failles de chaque équipe. Je connaissais les manques du Barça, du Real et des autres. J'aurais peut-être été un été bon si j’avais eu un rôle, mais je ne pense pas que j’aurais réussi. Le foot, c’est compliqué.
Beaucoup de rappeurs se lancent et ouvrent des structures d’agents de joueurs.
Non, moi, ni agent, ni rien. Mais j'aurais été un très bon directeur sportif. J’aurais été très bon pour les mercatos. C'est tellement loin et inimaginable que je n’arrive même pas à me projeter. C’est dur de comprendre tout ce qui se passe derrière le foot, c'est très compliqué. Notamment au niveau contractuel, juridique et tout. Il y a beaucoup de paramètres et d’éléments à prendre en compte. C’est pour ça qu’il faut laisser les gens bosser, comme Regragui par exemple, ils ont plein de choses à gérer. Ce n’est pas facile. Et puis, ce n’est pas possible de constamment créer l’exploit. Oui, j'aurais pu être bon, je pense. Mais je ne me reconvertirai pas dans le football.
Tu fais des références au foot dans tes textes ?
Je n’ai pas tout en tête. Mais j’ai déjà dit : « Ni Ronaldinho, ni Ronaldo, dans ce rap, je suis Lionel Messi », j’avais dit ça à l'époque où Messi terrorisait tout le monde. Mais sinon, je n'ai pas trop de réfs’ footballistiques. Dans mon nouvel album, j’en ai une sur Guardiola. Pour moi, c’est l’un des meilleurs entraîneur du monde. Ce qu'il a fait à City, c'est un truc de fou. Même en Espagne et en Allemagne, c'est vraiment quelqu’un. Guardiola, c’est le top. Il ne faut pas l'enterrer trop vite. Ils vont faire mal cette saison.
Tu aimes la mentalité de certains joueurs ?
J’aime bien le comportement de Dembélé. Je le trouve un peu distant avec l’environnement médiatique, il n’est pas dans l’esprit : « Je suis une grosse star ». Il est très terre à terre. J'aime bien son état d'esprit. João Neves aussi, il a un caractère incroyable, il a apporté un vrai truc au PSG cette année. Sans lui, on n’aurait pas fait la même saison, car il a une vraie mentalité. Hakimi aussi, il a une très grosse mentalité. Ce sont des acharnés. Et pour finir, je vais te citer Khvicha Kvaratskhelia, il est un peu sauvage, un peu affamé, j’aime beaucoup.
Tu as sorti un nouvel album « Hayati - Du sable et du sang (Episode 1) », si tu devais comparer cette sortie avec une carrière d’un footballeur, tu le situerais où ?
Franchement, je le positionne en Andrey Shevchenko. Il fallait le vivre pour comprendre. Et maintenant, on ne parle plus du tout de Andrey Shevchenko. Mais pourtant, c’est une référence de fou, il ne blaguait vraiment pas. Il m’a marqué durant ma jeunesse. Il a pris son Ballon d’Or en plus. Donc normalement, on va faire le Ballon d’Or nous aussi avec cet album (sourire). À l’époque, je peux citer Luis Figo, comme Shevchenko, c’était un joueur mortel. Dans chaque équipe, il y avait un joueur de classe mondiale.
Tu voulais évoquer d’autres sujets ?
J'espère que ça va continuer pour Paris. Et la vengeance face au Real Madrid en Coupe du Monde des Clubs, c’était magnifique.
Tu as mal vécu le départ Mbappé ?
Oui et non, en fait. Moi, j’aimais le fait que Kylian soit là. J'aurais préféré prendre la LDC avec lui. Mais son départ a fait du bien. Quand tu as Mbappé dans une équipe, il prend énormément de place. Il faut jouer autour de lui. Et lui, je pense qu'à un moment donné, il était saturé parce que toutes les défenses du monde le connaissent, ils l'ont étudié pour essayer de canaliser sa fougue… il était tellement terrifiant. C’est une bonne chose qu’il soit parti, il a réalisé son rêve. Et pour le PSG aussi, c’était une bonne chose. Le club a pu se refaire un effectif. Alors qu’avant, on n'était pas un effectif soudé, toute l’équipe ne défendait pas ensemble. Son départ a fait du bien à ce niveau-là. Moi, je savais que ça allait faire du bien à l'équipe. Comme on jouait toujours autour de lui, on était devenu prévisibles. Quand tu as beaucoup de stars dans une équipe, ça ne marche pas. Dans le vestiaire, les gens ne s'entendent pas, il y a beaucoup d’ego. Moi, la période Messi, Neymar, Mbappé, j'étais content pour le club, pour le merchandising, pour l’image du club et tout ce qui va avec. On est top 3 en Europe depuis quelques années quand même. Je trouvais ça bien qu'il y ait des stars, mais en fait, ce n'est pas bon. Dans le vestiaire, ce n'est pas bon, avec les embrouilles entre eux. Alors que là, il n’y a aucun problème, aucune vague, aucune polémique. Je me rappelle quand Mbappé, Messi et Neymar étaient encore là. Tous les deux jours, il y avait des articles sur Paris, des critiques. Depuis qu’ils sont partis, il n’y a plus rien. Cette année, on n’a rien entendu su Paris et on a pris la LDC. Et pourtant, plein de gens nous ont enterrés en début de saison. Mais moi, je savais. Dès le début de saison, je savais. Quand j'ai vu les transferts, quand j'ai vu João Neves, quand j’ai vu Kvaratskhelia, j’ai compris direct. Barcola a ramené sa jeunesse, sa fougue, sa vitesse, sa technique. J’ai encore les messages où je disais aux gens : « On va choquer les gens cette saison ». C’est le destin, il fallait qu’on prenne cette LDC cette saison.
Tu as un garçon, tu le pousses à faire du foot ?
Je ne suis pas dans ça. Pourtant, mon fils, ça va, il commence à être bon, il joue un peu au foot. Il ne joue pas en club, il ne veut pas. Il joue à la maison, j'ai un grand jardin, il se régale. Je lui ai donné l'amour du foot, je lui ai donné l'amour du club, je lui ai donné l'amour du PSG. C'est un grand supporter de Paris. À chaque match, il m’appelle : « Tu as vu papa ? ». Sinon, je regarde tous les matchs avec lui, toute la Ligue des champions, je l’ai regardée avec lui. Il est persuadé que c'est lui qui nous a porté bonheur. C'est sa première Ligue des Champions. Il me dit : « C'est la première fois qu’on la gagne, papa. C'est moi, non ? », je lui dis: « Oui, c’est toi. C'est grâce à toi qu'on l'a prise ». Mon fils, je lui inculque l'amour du football pour de vrai. Je l'appelle tout le temps. Je lui dis : « T’as vu le transfert ? », "T'as vu le Real ? », « T’as vu le Barça ? ». Mon fils aime le Barca aussi. C'est son deuxième petit coup de cœur, c'est son choix. Le Barça aussi a fait une grosse saison. C'est juste qu'ils n'ont pas une très bonne défense, mais ils ont un des meilleurs milieux au monde. Ils ont une attaque de malade mental. Lamine Yamal, ce qu'il a apporté cette année, c'était incroyable. Mais Paris, on était inarrêtables.
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.