Franck Haise, nouvel entraîneur de l’OGC Nice : « Avoir une équipe protagoniste » | OneFootball

Franck Haise, nouvel entraîneur de l’OGC Nice, et Florian Maurice, nommé directeur sportif à la place de Florent Ghisolfi, parti à l’AS Rome, ont été présentés à la presse, ce vendredi midi, aux côtés du président Jean-Pierre Rivière. Les deux hommes ont notamment été interrogés sur le projet qu’ils souhaitaient mettre en place au Gym.

Franck Haise : « Être performant sur les trois compétitions »

Pouvez-vous expliquer pourquoi avoir choisi l’OGC Nice ?

Franck Haise : « Les connexions que j’ai pu avoir avec Fabrice (Bocquet, directeur général), le président, et les gens de la performances ont été fluides. Florian (Maurice, directeur sportif) est aussi arrivé dans le projet. Beaucoup d’éléments m’ont convaincu. Les premières discussions m’ont pensé qu’on arriverait à créer un vrai lien. »

Avez vous un cahier des charges sur le projet niçois ?

F.H : Le projet est simple : travailler ensemble. Dans le football, il y a d’autres choses importantes, dont le résultat. Mais, le projet est de travailler.

Quelle assurance avez-vous dans le projet de Nice par rapport à Lens ?

F.H : « J’ai commencé à entraîner à Lens en Ligue 1. Il n’y a pas d’assurance, je ne cherche pas à en avoir. je suis là pour partager, vivre des émotions, avoir des résultats, je ne suis pas là pour des garanties. »

Vous êtes reconnu pour le style offensif de vos équipes. Allez-vous garder cette ligne de conduite à Nice ?

F.H : « Il y a des choses, auxquelles je crois profondément. Si je suis là, c’est parce qu’on est aussi clair là-dessus, sur les grands principes : avoir une équipe protagoniste, qui cherche à avancer, qui a de l’énergie et qui crée des émotions. »

Depuis le début de votre carrière, contre quelle équipe avez-vous eu le plus de mal à affronter en Ligue 1 ?

F.H : « Nice (rires). Pour moi, ça a toujours été des matchs très compliqués, des résultats souvent difficiles. En tant que joueur,  aussi, j’ai quelques souvenirs marquants. Ce n’est pas ça qui m’a fait venir ici, je répète : ce sont les échanges que j’ai pu avoir. »

Vous allez retrouver à la performance, Laurent Boissier et Ghislain Dubois, que pouvez-vous dire de leur travail ?

F.H : « J’ai eu la chance, à Lens, d’avoir un excellent travail de ce côté-là. On est aligné sur ce côté-là. Il faut être prêt et les détails ont une importance réelle. J’ai aussi des garanties. »

À Nice, Franck Haise (à gauche) va retrouver Laurent Bessiere (à droite), qui était le directeur de la performance à Lens.

Pouvons-nous en avoir plus sur la préparation ?

« On a la chance d’avoir un peu de temps. Il y a une montée en puissance qui va se faire. Avec Florian, on travaille avec le staff. Un stage de cohésion, des matchs de préparation… on a six bonnes semaines pour monter en puissance. Ça nous donne du temps pour qu’on apprenne à se connaître. »

Est-ce une vraie première de changer de club ? Y avez-vous réfléchi ?

F.H : « Cela fait 22 ans que j’entraîne, pas toujours des clubs de Ligue 1. Mon parcours m’a permis de voir autre chose, des jeunes aux équipes amateurs. C’était très riche. Je suis parti sereinement du RC Lens, ça faisait sept ans que j’étais à Lens, sept très belles saisons. J’ai pris la décision finale d’un changement, pendant une petite coupure. Nous avons fait le maximum à Lens, il y a eu des résultats, du travail, des émotions, cela m’a permis de clôturer ce chapitre et de partir sur une aventure aussi belle. »

Appréhendez-vous le changement de contexte entre Nice et Lens ?

F.H : « Les contextes sont toujours différents. Notre métier, c’est d’appréhender ces contextes, rencontrer des gens, créer du lien, s’adapter. C’est pour cela que j’aime ce métier. »

Y a-t-il une certaine excitation et/ou de l’anxiété à l’idée de signer dans un nouveau club ?

F.H : « C’est toujours challengeant de prendre ces décisions. L’anxiété, non, c’est plutôt quelque chose de positif. Quand la saison commence, on part toujours zéro point, les points, on ne les gagne pas à la longue présence d’un entraîneur ou non. Chaque semaine, on se remet en question, ça ne change pas trop. »

Y a-t-il des joueurs intransférables dans votre effectif ?

F.H : « Je suis très heureux de l’effectif actuel. Des joueurs ont des portes ouvertes et les discussions seront possibles. Si on me dit que Jean-Clair et Khephren seront Niçois la saison prochaine, ça ne va pas me poser trop de problème. »

Florian Maurice : « Essayer de faire venir les supporters régulièrement au stade »

Avez-vous le sentiment d’arriver au bon moment, avec la Ligue Europa la saison prochaine ?

Florian Maurice : « Dans le football, le timing est toujours très important. J’arrive ici avec beaucoup d’énergie, de volonté, l’envie de bien faire les choses. J’avais la volonté de travailler avec Franck, on se connaît avec le président depuis des années. Il n’était pas prédestiné, il y a six mois, que je rejoigne Nice. La décision a été prise de trouver une solution avec le Stade Rennais, que je remercie. La vraie volonté de travailler avec des personnes est de me sentir bien. Les idées sont claires, on a envie de travailler main dans la main. Le football est parfois capricieux de temps en temps, mais on va se donner les moyens et les ambitions pour faire le mieux possible, avec des gens déterminés de travailler avec l’OGC Nice aujourd’hui. »

Est-ce un challenge pour vous de venir dans un club avec plus d’idées que de moyens ?

F.M : « Les deux clubs sont de même facture, en termes de budget annuel. Je n’ai jamais fonctionné avec l’idée de dépenser pour dépenser. Il y a toujours des coups à faire dans le football, Il faut être parfois plus stratège, malicieux, trouver des bonnes opportunités. On a un entraîneur capable de développer des joueurs, c’est le rôle qu’il aura. Il a prouvé par le passé qu’il était capable de faire avancer ses équipes, les faire joueur d’une manière très dynamique, et de faire développer des joueurs moins connus sur la scène. Je n’ai pas peur de ça, je connais ce métier depuis un moment et j’ai été habitué à travailler avec différents moyens et je m’adapte sans aucun problème. »

On imagine que vous n’êtes pas venus sur la Côte d’Azur pour les vacances, quels sont vos objectifs ici ?

F.M : « Améliorer la performance à tous les niveaux, à la fois les résultats, la stratégie sur la formation et sur tout ce que représente un club. L’OGC Nice travaille très bien depuis des années. On arrive avec Franck avec des idées un peu différentes, qu’on a envie d’apporter, que ce soit sur le plan de la direction sportif que de l’entraînement. L’ambition est d’être dans la continuité de ce qui se fait à l’OGC Nice. être européen le plus possible, même s’il y a énormément de concurrence en Ligue 1. »

F.H : « Le président a parlé de certains objectifs (voir ci-dessous). Depuis 23 ans, le club est en Ligue 1. Sur les 9 dernières saisons, il a été cinq fois dans le top 5, les choses sont claires. Je vais travailler sur les objectifs de moyen, et obtenir les objectifs de résultats. »

Jean-Pierre Rivière, le président de l’OGC Nice : « Les durées de contrat sont assez longues et l’objectif de travailler quelques années ensemble. On ne peut pas dire à un entraîneur ou à un directeur sportif : ‘il faut finir à cette place’, on connaît les incertitudes du football. Quand vous avez un bon projet, même si vous n’avez pas de résultat, ce n’est pas grave. Un peu de stabilité, ça va faire du bien, de l’enthousiasme aussi. »

Quels sont les objectifs du mercato, en termes de postes et de profils ?

F.M : « Améliorer l’équipe pour qu’elle soit le plus performante. On a identifié avec le coach des cibles, et on y travaille depuis quelques semaines dessus. Le système évolue et il faut amener des joueurs en capacité de jouer dans ces postes-là. On risque de perdre des joueurs, donc, il faudra compenser les départs. Il faudra compter 4-5 joueurs qui arriveront, et en fonction des opportunités, on compensera à chaque fois. »

F.H : « Il y a aussi une base de joueurs, qui est de grande qualité . Cela fait partie des arguments qui m’ont convaincu. L’effectif a beaucoup qualité et en qui, j’ai une grande confiance. Compatible avec votre style de jeu ? Oui. »

Vous venez de clubs, où, à domicile, le public répond présent. À l’OGC Nice, êtes vous surpris de voir que c’est un peu plus délicat d’avoir un stade pas toujours plein ?

F.M : « Surpris, non. Je suis déjà venu voir des matchs, où il y avait de l’affluence, peut-être pas à tous les matchs. C’est un challenge qui faut relever, en essayant de faire venir les supporters de manière plus régulière au stade, en leur apportant du spectacle. Il faut avoir des résultats. Si on arrive à associer les deux, le public sera plus nombreux. Je n’ai pas de doutes sur le fait de permettre aux supporters de venir au stade. Je compte sur le public pour aider et soutenir l’équipe dans les bons comme dans les moments les plus difficiles. »

F.H : « Notre rôle, en tant que club, staff, joueurs, est important pour faire venir les gens au stade. Sur le terrain, on doit faire le maximum pour donner envie. »

Florian Maurice, le directeur sportif de l’OGC Nice, compte sur l’Allianz Riviera pour soutenir l’équipe cette saison.

Jean-Pierre Rivière : « Nous ferons la Ligue Europa »

Pouvez-vous expliquer le choix Franck Haise ?

Jean-Pierre Rivière : « On a eu deux départs importants (Francesco Farioli et Florent Ghisolfi). On a travaillé avec Fabrice (Bocquet) main dans la main. Je suis très attaché sur la qualité des personnes. J’ai eu Florian et Franck, ce sont de belles personnes. On connaît leurs compétences, mais le plan humain, c’est fondamental. Avec Fabrice, on voulait faire vite et bien. C’est une chance pour le club de les avoir, car ce sont des vraies fondations, avec des qualités humaines très importantes. Je trouve que ça a été fait dans un bon timing. On souhaite le meilleur à Francesco et à Florent dans leur nouvelle vie, mais encore une fois, je suis très heureux d’accueillir Franck et Florian. »

Jean-Pierre Rivière, le président de l’OGC Nice, avec, à sa droite, Fabrice Bocquet, son directeur général.

Avec l’arrivée de Franck Haise à Nice, pouvons-nous dire que vous avez frappé un sacré coup de force ?

J-P.R : « On a un projet qui est à maturité et intéressant pour tout le monde. Quand on attire des gens de qualités, c’est toujours une satisfaction. On reste très ambitieux, même si on a eu quelques restrictions budgétaires. On peut avoir une bonne saison ou une mauvaise, mais on est là pour bien travailler. Les choix ont été faits pour permettre à notre équipe d’avoir un aspect séduisant pour que nos supporters soient de plus en plus nombreux au stade. »

Des restrictions budgétaires ?

J-P.R : « Je ne vais pas parler de chiffres, mais on a une enveloppe, qui nous permet de travailler sereinement. On est revenu à un cercle plus vertueux. On a les moyens de travailler, d’avoir une équipe performante. Le travail de chaque club est d’essayer le mercato de la meilleur façon.  Notre ambition est de rester européen et de bien figurer en Ligue Europa. »

Question sur INEOS : où en êtes-vous par rapport à Manchester United (*) ?

J-P.R : « Nous ferons la Ligue Europa, ça nécessite des arrangements juridiques, il n’y a aucun débat. On a un budget, on travaille dessus. On a la responsabilité de ce budget. On a une séparation juridique, on les a prises en comptes et appliquées. Le club jouera bien la Coupe d’Europe, on attend la réponse définitive de l’UEFA, mais on n’a pas d’inquiétude. »

(*) : INEOS, par l’intermédiaire de Jim Ratcliff, est le propriétaire de l’OGC Nice depuis août 2019, et le co-propriétaire de Manchester United depuis décembre 2023.

Quelle regard portez-vous sur la situation actuelle des droits télé en France ?

J-P.R : « Je ne vais pas commenter ça aujourd’hui. C’est un vrai sujet pour le football français, on est très attentif, on attend un verdict, j’espère, bientôt. On essayera de faire le meilleur choix. C’est délicat et ça préoccupe beaucoup de clubs, l’OGC Nice également. Justement, notre maturité et notre fonctionnement nous permettent d’être assez sereins sur ce sujet. »

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