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·22 janvier 2024

Guinée équatoriale, anatomie d’un antagoniste

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À la stupeur des locaux, la Guinée équatoriale a renversé la Côte d’Ivoire quatre buts à zéro, la plaçant au précipice d’une élimination dans sa propre Coupe d’Afrique des nations. Décryptage d’une sélection qui a fait passé un peu plus qu’un sale quart d’heure aux hommes de Jean-Louis Gasset.

La Côte d’Ivoire n’a pas fait semblant en termes d’hospitalité. Devant un peu moins de 50.000 spectateurs, des Éléphants un peu trop affables se sont pris les pieds dans le tapis face à leur troisième invité, la Guinée équatoriale. Elle lui a rendu en retour une raclée quatre buts à zéro. En cause, un savant mélange de justesse technique, d’une finition impeccable, et d’un summum de pragmatisme (7 tirs cadrés, 4 buts). Les vingt-quatre auteurs du crime – à savoir : un outrage à l’honneur des Ivoiriens – étaient armés jusqu’aux dents. La Guinée équatoriale a joué les iconoclastes, jusqu’à en devenir un redoutable leader du groupe A, avec sept points (à égalité avec le Nigéria, NDLR).

À l’heure actuelle, il n’y a que ce pays d’un million cinq-cent milles habitants qui a trouvé la clé pour refroidir les 32°C de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, et avec la manière. À la décharge des locaux, la Guinée équatoriale a poursuivi, ce soir, sa série d’invincibilité, qui se solde désormais à quatorze rencontres. Cette ignominie subie par les Ivoiriens est le résultat d’un travail acharné pour leur adversaire.


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Là où certains Éléphants ont pris la compétition comme une villégiature, les hispanophones se sont montrés stoïques. Les yeux ont été fixés vers l’objectif de sortir des poules, et les résultats ont suivi. Nzalang Nacional s’est offert le scalp de leurs homologues bissau guinéens (4-2) – où, même là, l’écart n’était pas aussi grand que face à l’hôte – avant de se neutraliser avec le Nigéria (1-1).

Son porte-étendard et capitaine Emilio Nsue s’est offert un doublé, quatre jours après avoir inscrit trois pions face à la Guinée Bissau, et un premier triplé dans une CAN depuis seize ans. La Guinée équatoriale profite de la présence du meilleur buteur (5 buts) de la compétiton, magnifié par un jeu de contre-attaque. Sur quatorze tirs cadrés, le bilan comptable est clinique, avec neuf buts dans la compétition.

Chaque CAN fait mouche

Face à la presse, Juan Micha, en poste depuis 2020, avertissait ses adversaires. “Nous irons chercher la Côte d’Ivoire. Et si elle s’y prend mal, à cause de la pression du public et de l’enjeu, nous allons la surprendre. Si nous constatons que l’adversaire est anxieux, sous pression, cela va faire notre affaire. Qu’ils ne s’y méprennent pas, sinon, il y aura des surprises.” Par ces mots, le sélectionneur a démontré un sérieux capital confiance. Ils le doivent aussi à leur dernier opus, il y a deux ans, au Cameroun.

« Nous irons chercher la Côte d’Ivoire », insistait le sélectionneur de la Guinée équatoriale Juan Micha en conférence de presse d’avant-match.

La Guinée équatoriale avait atteint les quarts de finale, en s’occupant d’une Algérie championne en titre (1-0) lors des phases de groupes, et en sortant, par la suite, le Mali, aux tirs au but (0-0, 5-6). Le Sénégal l’a stoppé en plein vol (3-1). L’occasion d’apprendre de nouveau pour une nation qui avait déjà tiré des leçons de sa première épopée en 2015. Chez elle, la Guinée équatoriale écrivait l’histoire en accédant une deuxième fois (après 2012, leur première édition, NDLR) aux phases finales d’une Coupe d’Afrique des nations, avant de se hisser en demi-finale. À l’époque, Iban Salvador, Aitor Embela (le second gardien de but), Pablo Ganet, mais surtout Emilio Nsue, étaient présents.

Ils ont été les personnages principaux d’un succès en terre ivoirienne qui les emmènnent de nouveau en huitièmes de finale. Ce dernier résonne désormais à Malabo, Bata, Evinayong, mais surtout au-delà des frontières équatoguinéennes. Il y a neuf ans, la Côte d’Ivoire remportait son dernier titre sur le continent africain en Guinée équatoriale, sans que les deux équipes ne se soient croisées dans le dernier carré. Cette année, et encore plus aujourd’hui, le destin en a décidé autrement. Les rôles s’inversent, à un stade moins important, certes, mais celui connu à Abidjan cet après-midi est davantage dramatique.

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