LOSC : « Ne laisser aucune trace », les nouvelles révélations de la presse italienne sur le transfert de Victor Osimhen | OneFootball

Alors que le transfert de Victor Osimhen, du LOSC à Naples, ne cesse de faire couler beaucoup d’encre, La Repubblica a publié de nouveaux documents qui incriminent toujours un peu plus Gérard Lopez, le président nordiste de l’époque.

Un montage pour le moins baroque

1er septembre 2020. Après une saison réussie au LOSC, Victor Osimhen quitte le Nord de la France pour Naples et un transfert estimé à près de 80 millions d’euros. Or, les conditions du transfert ont toujours posé de grosses questions. Afin de faire baisser le prix de l’international nigérian, le club italien propose d’inclure certains de ses joueurs dans la transaction. Un montage qui n’est pas pour déplaire aux Lillois qui tentent de récupérer Fernando Llorente, alors évalué entre 10 et 15 millions d’euros, bonus compris.

A lire aussi >> Olivier Létang : « Volé et spolié » par le passé, le LOSC a « pour obligation de vendre pour survivre »

« Cela vous permet de payer un prix inférieur à celui de n’importe quel autre club, mais avec la valeur nominale nécessaire pour fermer », explique Gerard Lopez dans un courriel désormais entre les mains de la justice française. En réponse, Naples propose un certain Adam Ounas, dont la « valeur marchande réelle supérieure à Leandrinho et Llorente », selon Cristiano Giuntoli le direccteur sportif napolitain de l’époque.

Des échanges écrits qui sèment le doute

Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport

Finalement, Gérald Lopez va aller encore lus loin en proposant d’inclure dans la transaction Orestis Karnezis, un gardien de but de 35 ans, pour un montant de 20 millions d’euros. « À ce stade, il est important qu’il n’y ait aucune communication sur le prix, cela nous ferait tous mal paraître », affirme alors le président du LOSC, dans un nouveau courriel. Finalement, le prix du Grec sera ramené à 5 millions d’euros.

Mais pour atteindre les 20 millions d’euros espérés par Naples, histoire de faire baisser le montant du transfert de Victor Osimhen, les jeunes Claudio Manzi, Ciro Palmieri et Luigi Liguori seront inclus à la transaction pour respecter 4, 7 et 4 millions d’euros. Des sommes en totale inadéquation avec la valeur des joueurs, ce qui a permis à Naples de faire gonfler ses recettes. Et ce qui fait dire aux enquêteurs que l’accord pour le transfert de Victor Osimhen a « un côté artificiel ».

Directeur administratif et juridique du LOSC à l’époque, Julien Mordacq avait alerté Gérard Lopez et Marc Ingla, le directeur général du club, de la dangerosité d’un tel accord. « Il est de mon devoir de vous mettre à nouveau en garde contre les risques liés à cette transaction, sur la base des informations que je vous ai présentées verbalement. Tout détail jugé anormal pourrait remettre en question la nature globale de ces transactions et accords concernant cinq acteurs, et des éléments et justifications concrets devront être fournis. »

Un procès en novembre

Du côté de Naples, Giuseppe Pompilio, alors adjoint de Cristiano Giuntoli, avait insisté sur la nécessité de « ne laisser aucune trace » dans un sms datant du 17 juillet 2025. Cinq ans plus tard, le club italien, par la voix de ses avocats, se défend de tout « complot illicite », y voyant « plutôt la dynamique normale des négociations liées à la vente de joueurs de football, qui sont naturelles dans ce secteur et dénuées de toute implication pénale. »

Le procès pour faux gains en capital et falsification de comptes ayant été renvoyé en appel au 6 novembre, la justice italienne livrera bientôt son verdict à propos de cette nébuleuse affaire.

Crédits photo : Bagu Blanco/Pressinphoto/Icon Sport