Olympique-et-Lyonnais
·2 octobre 2025
Niakhaté (OL) : "Quand tout un groupe veut aller dans la même direction..."

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·2 octobre 2025
Olympique-et-Lyonnais : Moussa, on suppose que le vestiaire ne pouvait rêver mieux avec ce début de saison en trombe...
Moussa Niakhaté : On aurait pu rêver mieux avec une victoire à Rennes, c'est sûr, c'est un 18-18, c'est ça la perfection. Mais bon, c'est vrai qu'on ne va pas faire la fine bouche, on est très contents de ce début de saison. Mais ce n'est qu'un début de saison, on vise une cinquantaine de matchs cette année. Et sept matchs sur une cinquantaine, ce n'est pas grand-chose, donc il faut continuer.
Corentin Tolisso alertait sur le fait que vous pouviez faire mieux. C'est aussi quelque chose d'important de rappeler ces fondamentaux par rapport à la dynamique actuelle où on peut s'enflammer ?
C'est à l'image de ce groupe, on est exigeants. Je pense que Coco a tout dit, c'est trois points, on est super contents parce que gagner à Lille, ça reste un déplacement super compliqué. Je ne suis pas sûr qu'il y ait grand monde qui va s'imposer là-bas, au même titre qu'à Lens lors de la première journée. Mais c'est vrai que nous, on essaie d'être objectifs au maximum. Le contenu n'était pas du tout ce dont on aurait imaginé et voulu.
Ce n'est pas ce qu'on a bossé. On aurait voulu avoir beaucoup plus le ballon, plus les mettre en difficulté. Ça n'a pas pu être le cas. Mais quand ce n'est pas le cas comme ça, souvent ça perd. On a réussi à gagner grâce aux vertus de solidarité, de solidité défensive. On retient ça. Mais il est juste que si on joue comme ça pendant X temps, on n'aura pas toujours le même résultat.
Vous parliez de la solidité défensive. Comment expliquer cette défense imperméable après une saison dernière un peu plus compliquée alors que les hommes n'ont pas changé derrière ?
Le travail, c'est un truc incroyable (sourire). On a eu six semaines pour peaufiner ça. Je sais que le staff a énormément bossé durant les vacances à analyser pourquoi on était si perméable, pourquoi on prenait autant de buts. Et ils nous ont fait part de leurs opinions et de leurs constats dès qu'on est revenus en préparation. Donc, on a vraiment énormément bossé, avec beaucoup de répétitions. Ce n'est pas ce qu'on aime le plus, mais c'est ce qu'on a répété et répété.
À force de répéter, forcément, ça rentre. Et quand il y a un groupe qui est aussi objectif dans ce qui a été fait l'année dernière, qui constate les mêmes choses et qui veut aller vers l'avant et qui n'a pas peur d'être pointé du doigt et de corriger ça, ça donne du résultat. Et ce résultat s'est d'abord concrétisé durant la préparation avec énormément de clean sheets.
On prend des buts juste au Bayern. On prend deux buts et il faut voir les buts. Avec la VAR, je ne suis pas sûr qu'il y en ait un qui soit valable. Il y a un penalty contre Getafe, autrement, il n'y a que des clean sheets. On joue comme on s'entraîne. Bizarrement, on arrive à la prépa. Ça se passe comme ça. Bizarrement, ça arrive en championnat et ça continue comme ça. Ce n'est pas un hasard. C'est le travail. Mais comme je dis, il faut continuer. C'est une rigueur défensive, c'est une concentration qu'on a durant tous ces matchs et il faut qu'elle perdure le reste de la saison.
Cette rigueur aussi, elle demande beaucoup d'influx nerveux. Est-ce qu'il y a un côté mental qui est travaillé par le staff tout au long de la semaine sur ce côté-là ?
Non, pas spécialement le côté mental. Le côté mental, je pense, c'est plus dû au professionnalisme qu'on a tous. Quand tu es défenseur, c'est ce côté ingrat du poste. Je le dis souvent quand je parle aux plus jeunes parce que ce sont des joueurs offensifs, que ce soit Enzo (Molebe), que ce soit Malick (Fofana) ou d'autres joueurs l'année dernière. Ils ont cette chance d'être mauvais huit fois sur dix sur un duel. Mais si sur les deux fois sur dix où ils passent, ils marquent, on ne va en retenir que ça.
Derrière, c'est l'inverse. On peut faire un match exceptionnel, mais si à la 88e minute, tu te loupes, il y a but, on ne va en retenir que ça. Et cela a une influence concrète sur le résultat. C'est pour ça qu'on se doit d'être concentré, focus pendant 90 minutes, voire 100 minutes pour réduire les chances de l'équipe adverse de marquer un but. Et forcément, si on n'encaisse pas, on a de fortes chances de gagner le match.
Et sur l'apport de Paulo Fonseca en tant que tel. Qu'est-ce qu'il vous apporte de plus depuis cet été par rapport aux premiers mois de son mandat ?
Là, il a eu beaucoup plus de temps. Il est arrivé en cours de saison et on était encore qualifié en Europe. C'est-à-dire qu'on a enchaîné les matchs. Il était dans une "urgence de points" même si pas tant que ça, parce qu'on était sixièmes, septièmes. Donc, on était dans nos objectifs. Mais je veux dire, on n'a pas de temps à perdre, on n'a pas de points à perdre. On a enchaîné, enchaîné... Mais il était déjà vraiment axé sur la solidité l'année dernière. Seulement, tu n'as pas trop le temps de peaufiner. Et même que la mise en route se fasse, que le résultat vienne direct, c'est comme tout : des fois, tu travailles, tu travailles et tu récoltes les fruits de ton travail. Des fois, ce sont des années après dans certains métiers.
À l'OL, heureusement, ça n'a pas mis des années...
Dans le foot, ça peut arriver quelques mois après. Et on avait des joueurs différents. Donc, c'est tout cet enchaînement-là qui ne permettait pas d'avoir le temps. Là, aujourd'hui, on a pu d'abord se maintenir en Ligue 1. On a pu travailler. Mais ce n'est pas que du travail, c'est aussi analyser. Tu analyses le pourquoi du comment. Et quand on fait tous le même constat, ok, c'est bon, on a compris, maintenant, on va dans cette direction-là. Et on a travaillé des choses durant la préparation.
On posait aussi des questions quand on ne comprenait pas. "OK, coach, vous voulez ça. Mais pourquoi ?" Et quand il t'explique et que tu comprends ce qu'il veut dire, c'est plus facile à faire. C'est assimiler l'aspect défensif qu'on veut mettre. Ce n'est pas juste faire la chose pour faire la chose. Sinon, tu vas en prendre des buts. Mais c'est comprendre pourquoi on doit faire ça. Et quand tu as assimilé et que tu constates que c'est mieux, c'est beaucoup plus facile de reproduire.
Toujours sur le coach, selon vous, quelle est sa valeur ajoutée ?
Déjà, tactiquement, c'est très fort, c'est monstrueux ce qu'il propose. Que ce soit offensivement ou défensivement. Avec le ballon, comment l'équipe joue, je pense que tout le monde ressent cette très belle qualité de jeu. Défensivement aussi. C'est ça que j'explique depuis tout à l'heure. C'est cette rigueur. En fait, il nous explique. Ou même s'il ne nous explique pas, on lui demande et derrière, il nous explique. Cette clarté facilite énormément les choses. Et après, il a l'expérience. Ce n'est pas sa première année en coach. Donc, il sait très bien ce qu'il fait. Du coup, tout ça donne de la confiance à tout le monde et forcément, c'est beaucoup plus simple au quotidien.
De Razik Brikh et David Hernandez.
Retrouvez la deuxième partie de cet entretien dans les prochains jours.
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