À Saint-Étienne, le vent souffle bien différemment… | OneFootball

Scénario similaire sur le papier, mais la dynamique est tout autre dans le Forez. La sérénité des Verts en ce début de saison est source de jalousie pour les spectateurs frustrés que nous sommes, attachés à une équipe qui peine à produire du jeu et ne parvient pas à enclencher une série probante.

Parlons chiffre…

Le jeu offensif des Verts porte ses fruits comptablement, puisqu’ils occupent actuellement la deuxième place du classement avec 17 buts marqués, loin devant les 8 réalisations pailladines. Pour autant, avec 10 buts concédés, les stéphanois ne font pas mieux que la défense montpelliéraine et ses 8 buts encaissés.

Côté effectif, l’ASSE peut se targuer d’une valeur estimée à 68,3 millions d’euros par Transfermarkt : les 25 millions du MHSC affaibli contrastent évidemment.Pour cette prospérité affichée, le public du Chaudron peut vraisemblablement compter sur Larry Tanenbaum, seconde fortune la plus élevée du championnat avec un portefeuille estimé à 2.8 milliards de dollars. En comparaison, Laurent Nicollin n’est que deux places derrière mais fait figure de petit entrepreneur local avec « seulement » 164 millions de dollars estimés d’après Forbes.

Pour rappel, après 20 ans de présidence, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo (que Louis Nicollin ne portait pas dans son cœur) ont passé la main au canadien en 2024 à travers le groupe Kilmer Sports Ventures. Le groupe en question est présidé par un autre homme, Ivan Gazidis, déjà passé par la MLS, Arsenal et Milan, qui a pris les commandes de l’ASSE avec l’étiquette d’un habile gestionnaire tourné vers le profit. Dans le football des années 2020, c’est une vertu qui compte.

…et ambitions

Fort d’un rassurant matelas financier et d’une expertise dans la gestion de grosses sommes, Saint-Etienne a pu aborder l’avenir avec ambition alors même que le MHSC se heurte à des déconvenues dans tous les angles imaginables : salaires trop élevés accordés à des joueurs peu rentables au cours des dernières saisons, un projet de stade qui patauge, une section féminine devenue impossible à assumer…

Crédit Iconsport

Le symbole de ce renouveau stéphanois, c’est probablement Lucas Stassin, buteur belge en vogue et bourreau des Pailladins lors du fiasco à la Mosson la saison dernière. Arrivés dans un contexte ambitieux avec une promotion en Ligue 1, les nouveaux propriétaires des Verts n’ont pas réussi à assurer le maintien et ont dû faire face aux critiques des plus pressés : la gestion du cas Stassin allait forcément être un feuilleton de l’été.

Désireux d’affirmer sa volonté de monter en puissance et de se détacher de l’urgence de la vente, le club aux finances assainies a pris le luxe de décliner des offres très alléchantes pour son attaquant, dont 26 millions proposés par Rennes. Bon choix ? Jusqu’à peu, on pouvait en douter. Le Belge, ralenti par une blessure en fin de saison, était resté muet avant d’affronter le Clermont Foot en 5ème journée. Les craintes sont maintenant dissipées puisqu’il a depuis inscrit un doublé face à Reims et a également trouvé le chemin des filets de Paul Bernardoni à La Licorne.

Au total, le mercato stéphanois aura provoqué 25 millions d’euros de dépenses pour des joueurs venus de toute l’Europe, et seulement 5,85 millions d’euros de vente – pas les mêmes moyens, pas la même urgence.

L’âme populaire du club n’est toutefois pas complètement mise de côté puisqu’une nouvelle entité vise une entrée dans le capital de l’ASSE. Réunissant les supporters motivés à maintenir l’identité du club, l’association Socios Verts a récemment collecté 153 000 euros sur les 150 000 nécessaires pour accéder aux 0,1% symboliques d’actionnariat. Reste aux plus de 5000 membres réunis de se structurer judicieusement pour mener à bien leurs objectifs, notamment l’inauguration de statues sur le parvis du stade.

À quoi s’attendre samedi ?

Comment appréhender la venue de l’équipe dont on parle certainement le plus depuis ce début de saison ? Les pailladins ont retrouvé de l’allant mais ne sont pas guéris pour autant : une victoire grattée sur le fil à Laval ne peut faire oublier les difficultés du MHSC à lancer cette aventure en Ligue 2. Comme abordé pendant l’AP Show de ce mardi, un retour à un dispositif plus défensif ne serait ni déconnant ni honteux.

Cependant, le récent revers stéphanois face à Guingamp suscite l’espoir pour les montpelliérains, qui ont la satisfaction d’avoir retrouvé un Alexandre Mendy tranchant et un Simon Ngapandouetnbu précieux sur sa ligne. Y aura-t-il un vainqueur dans cette rencontre entre deux clubs à la santé très différente ? Réponse samedi soir.