ACTE II : dans le sillage de Gérard Janvion | OneFootball

Flash-back sur une mémorable épopée ayant débuté en septembre 1975 au Danemark, face au KB Copenhague. Robert Herbin et les siens avaient fait le job lors du match aller (0-2). Sans forcer leur talent, ils avaient rendu une copie propre. Sans ratures. Un travail appliqué pour une entrée en matière sans l'ombre d'une fausse note. Il leur convenait dès lors de valider leur sésame pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Face à eux, des Danois ne se berçant guère de douces illusions - "Vejle a certes surpris Nantes voici deux ans mais pour autant je ne crois pas aux miracles", confiera, sans détours, Mario Astori, coach d'une formation scandinave rêvant cependant de sauver l'honneur en claquant un but dans le Chaudron. Les Stéphanois, bien que privés des services du héros de Split, "Tintin" Triantafilos, transféré le 24 septembre au FC Nantes, et de Christian Sarramagna, blessé, eurent d'ailleurs tôt fait de tuer tout suspense.

Un record pour Hervé Revelli, une première pour Dominique Rocheteau

Dominique Rocheteau, dont c'était le baptême du feu sur la scène européenne, ouvrit le score dès la septième minute. Portés par un trio impactant, aux yeux de "La Dépêche", composé de Gérard Janvion, "étourdissant de fraîcheur, de maîtrise et d'enthousiasme", Gérard Farison et Hervé Revelli, les Ligériens doublèrent la mise par l'intermédiaire de Patrick Revelli, trompant la vigilance du portier danois, Ole Qvist, policier dans le civil. Jarne Petersen, attaquant d'une redoutable efficacité, permit toutefois au KB Copenhague de parvenir à ses fins : trouver le chemin des filets. Jean-Michel Larqué, déclarant que "son genou allait mieux à l'instar de son moral, vous comprendrez que cela est intimement lié", paracheva l'incontestable succès des Verts d'une frappe sèche, limpide dont il avait le secret (3-1).

À l'occasion de ce seizième retour, Hervé Revelli devait battre un record. Il effaça en effet des tablettes l'ex-Madrilène et Rémois, Raymond Kopa, "le Napoléon du football", élu Ballon d'or 1958, prenant part en l'occurrence à son 23ᵉ match en club à l'échelon continental. Une performance alors tout bonnement remarquable pour un joueur français. Matures, talentueux et sûrs de leur fait, les Verts, sans avoir eu à s'employer et à puiser dans leurs ressources physiques, poursuivaient donc leur route qui les conduirait, huit mois plus tard, à Glasgow, a contrario des deux Olympiques, Lyon et Marseille, éliminés respectivement par le FC Bruges et le Carl Zeiss Iéna.

Mercredi 1er octobre 1975

À Saint-Étienne (Stade Geoffroy-Guichard), AS Saint-Étienne bat FC Copenhague : 3-1 (2-0).

Arbitre : Pablo Sanchez Ibanez (Espagne); 17 051 spectateurs.

Buts pour Saint-Étienne : Rocheteau (7e), P. Revelli (32e), Larqué (85e).

But pour Copenhague : B. Petersen (49e).

Avertissement à Saint-Étienne : Piazza (39e).

ASSE. Curkovic - Janvion, Lopez, Piazza, Farison - Santini, Larqué (cap.), Bathenay (Repellini, 56e) - Rocheteau, H. Revelli (Merchadier, 79e), P. Revelli. Entraîneur : Robert Herbin.

KB COPENHAGUE. Qvist - Hojgaard, Lindby, A. Sorensen (cap.), Kroll - Rossel (B.F. Sorensen, 69e), Skjolden (Larsen, 87e), N. Sorensen, Myssing - Petersen, Andreasen. Entraîneur : Mario Astori.