« Facile de critiquer à la fin du film » : LFP et droits TV, la réponse d’Olivier Létang (LOSC) à Joseph Oughourlian (Lens) et Frank McCourt (OM) | OneFootball

De passage en conférence de presse ce vendredi, le président du LOSC, Olivier Létang, s’est longuement attardé sur l’état du football français. Il répondait ainsi à ses homologues Joseph Oughourlian (RC Lens) et Frank McCourt (OM), dont les sorties médiatiques ont défrayé l’actualité ces derniers jours.

« La Ligue de Football Professionnel (LFP) ne représente plus les clubs, et les résultats en attestent globalement : c’est un échec. » La charge est violente et elle est signée Franck McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille. Jusqu’ici très discret sur la crise que traverse le football français, il est sorti de sa réserve, accompagné de Joseph Oughourlian (RC Lens), dans les colonnes du Figaro la semaine passée.

Leurs déclarations croisées ont fait couler de l’encre, jusqu’à mettre de l’enjeu sur les récentes élections tenues au sein du Conseil d’Administration de la LFP. Celles-ci ont finalement tourné en faveur de Vincent Labrune, son président.

La réponse d’Olivier Létang

De passage en conférence de presse ce vendredi, dans le but de présenter ses recrues estivales, Olivier Létang s’est également attardé sur la situation actuellement vécue par le football français. Sans chercher la confrontation, il a point par point répondu à ses homologues et détailler les principaux enjeux à venir.

« Le fait de se critiquer publiquement, pour moi, ne fait pas avancer le débat, a-t-il jugé d’emblée. Le premier point, c’est celui des droits TV. Je n’étais pas au conseil d’administration quand il y a eu la gestion des dossiers précédents (Canal+, Mediapro, Prime Vidéo) et c’est trop facile de toujours critiquer quand on connaît la fin du film », a-t-il lâché, visant, sans les citer, Joseph Oughourlian (RC Lens) et Frank McCourt (OM) par ses mots.

Le président lillois suit sa propre ligne directrice :« Moi, je pense qu’il faut qu’on soit solidaire. Peut-être que certains peuvent être amnésiques, mais toutes les (grandes) décisions ont été prises par les clubs, a-t-il de nouveau lancé. Je vous donne un exemple avec mon avis, je n’étais pas d’accord pour sortir du contrat avec DAZN. Parce qu’à quel moment vous acceptez de lâcher 350 millions d’euros ? Ok, mais ce n’est pas pour ça que je suis allé critiquer. Je veux être solidaire de tout le monde », a-t-il ainsi confié. On doit tous, grand ou plus petit clubs, participer à l’œuvre collective. C’est important de participer avec tous les autres à ce que l’on améliore le football professionnel français, ou le football français. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai accepté de rentrer au conseil d’administration de la Ligue depuis septembre 2024. »

« On a des combats à mener, sur les revenus, a-t-il martelé, pointant du doigt l’une des priorités de la Ligue de Football Professionnel à ses yeux. On va très prochainement avoir un certain nombre d’informations sur les revenus de la chaîne (le nombre d’abonnés aussi), mais aussi sur la façon dont sont gérés ces revenus et nos charges. Il faut qu’on ait une gestion saine de l’argent de la Ligue, et donc des clubs. »

Gouvernance et piratage

Olivier Létang poursuivait son discours, s’attaquant dans un second temps au sujet de la gouvernance du football français : « Je n’ai pas envie d’évoquer des cas personnels. On n’est pas là pour ça, même s’il faut qu’elle évolue. Je ne suis pas là pour faire de la politique. L’idée, alors que l’on est l’un des modèles les plus vertueux en France, est de partager les uns avec les autres.

On est dans une situation qui est quand même très complexe et il faut se poser les bonnes questions. Pourquoi un acteur comme Canal+, que je ne critique pas, refuse de venir dans le football aujourd’hui ?, s’interroge le dirigeant lillois. Il faut aussi se questionner par rapport à ça. »

Il se tournait ensuite vers le piratage, faisant cette fois-ci un appel à l’État : « Le piratage, aujourd’hui, c’est une catastrophe et un cauchemar pour le football, pour le sport, mais aussi pour d’autres secteurs d’activité comme celui du cinéma, a-t-il déclaré. Il y a des outils, mais on ne peut pas les mettre en œuvre nous, en tant que simples clubs de football. On a besoin du législateur, parce que l’on parle de vol. Mais on a l’impression qu’il y a un laisser-aller, s’exclamait Olivier Létang, remettant en cause certains choix politiques. In fine, il y a un impact sur l’économie du sport et d’autres secteurs. »

« Voilà ma vision, s’apprêtait-il à conclure. J’ai vu que certaines personnes avaient évoqué mes positions (Daniel Riolo dans l’After Foot, ndlr). Elles sont dans l’intérêt du football pour que l’on puisse mettre en place des choses ensemble, et pas seul, et qu’on tire le football professionnel français vers le haut », a conclu Olivier Létang, exprimant ainsi clairement sa vision sur l’actualité du football français.