[Interview G4E] Paul Fauvel (Directeur Général Dijon) : “Aujourd’hui Bordeaux et Bergerac c’est un peu le même combat, un club à restructurer” | OneFootball

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·25 September 2025

[Interview G4E] Paul Fauvel (Directeur Général Dijon) : “Aujourd’hui Bordeaux et Bergerac c’est un peu le même combat, un club à restructurer”

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Avant la rencontre entre le club du Bergerac Périgord FC (Régional 3) et celui des Girondins de Bordeaux, comptant pour le 4ème tour de la Coupe de France, nous nous sommes entretenus avec Paul Fauvel, ancien joueur et directeur général du club, et aujourd’hui en poste au Dijon FCO (National). Avec lui nous évoquons son parcours, le club de Bergerac et son actualité, celui des Girondins, la rumeur du transfert de Jean Grillot au DFCO et bien d’autres sujets… Interview.

Peux-tu te présenter et raconter ton parcours ?


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Moi c’est Paul Fauvel, je suis bergeracois de naissance globalement, gardien de but. Je n’ai eu qu’un club dans ma vie, le BPFC. J’ai dû y rentrer depuis mes dix ans jusqu’à l’âge de 21 ans, où j’ai été joueur. Ensuite, après avoir été joueur j’ai basculé à la direction du club, après avoir été bénévole, après avoir filé des coups de main, vendu des tickets de tombola, organisé des matchs de Coupe de France… J’ai eu plusieurs missions pour aider le club, et notamment aider mon père (Christophe Fauvel). S’il est tombé dans la présidence du club c’est en partie, ou à cause ou grâce à moi, parce que j’ai commencé le foot et il est devenu président un an et demi après. Ce n’était pas du tout un fan de foot et c’est venu comme ça. Donc je l’ai rejoint à la direction avec pour mission de structurer le club pour essayer de l’amener progressivement à une transition, pour qu’il puisse céder la présidence et surtout professionnaliser le club parce qu’avec les exigences fédérales c’était important. Ça a duré trois ans et demi, on a failli monter deux fois en National, on a notamment fait des parcours en Coupe de France. Le parcours le plus marquant est en 2021/2022 avec ce quart de finale où on a échoué contre Versailles, à Périgueux. On était restés dans le local donc ça a un peu marqué l’histoire du club. On a surtout eu la grosse déception de ne pas monter en N1 à la dernière journée, à la dernière journée contre Le Puy. C’était très, très dur et du coup après ça, gros coup sur la tête. Je fais six mois, jusqu’au mois de Décembre, mais j’ai du mal à repartir parce que la déception est immense. On n’a jamais frôlé la montée en N1 d’aussi près. J’ai l’opportunité de partir au Red Star qui est un club historique, une étape au-dessus pour moi d’un point de vue professionnel, en tant que responsable marketing du club. Donc je suis parti au Red Star, ça a duré un an et demi ici. On a structuré avec des propriétaires américains, donc c’était super intéressant, une vision de club totalement différente. Ensuite j’ai été débauché par le nouveau président de Dijon qui est Pierre-Henri Deballon, un start-uper de 42 ans, pour devenir son directeur général dans le cadre du rachat du DFCO. Je suis au DFCO depuis maintenant un peu plus d’un an, avec un gros projet de faire monter le club en Ligue 2, de le structurer. De survie aussi parce qu’économiquement ce n’est pas simple quoi qu’il arrive. Je suis donc un néo-aquitain exilé en Bourgogne.

Tu as été dans la maison du Bergerac Périgord FC, quels souvenirs en gardes-tu ?

Ce n’est pas toute ma vie mais presque (sourire) quand même ! Ma mère m’y a inscrit, j’ai démarré là-bas, j’y ai tous mes souvenirs, tous mes potes, mes meilleurs potes aussi, les gens que j’ai rencontrés au BPFC. C’est un développement personnel de ma vie parce que je suis arrivé très timide et je suis reparti très conscient et en étant directeur à temps plein de ce club-là qu’on a amené très haut. Mes plus beaux souvenirs c’est la Coupe de France, c’est le parcours en championnat et une série d’invincibilité. J’avais dit aux joueurs, tant que vous ne perdez pas, je ne me coupe pas les cheveux (sourire). Du coup ce sont des choses qui ont marqué et on m’en parle encore de ça, de mes conneries. Ce que j’aime c’est de recroiser des joueurs que j’ai pu avoir sur cette période-là en tant que directeur, de pouvoir discuter et échanger, avoir gardé un lien avec toutes ces personnes-là. On dit souvent que le football est un monde qui est très dur mais et je pense qu’à Bergerac on était estampillé club famille, déjà par la gouvernance, puis surtout on savait mettre à l’aise les personnes. Puis on a toujours été honnêtes avec les gens et très transparents. Je pense que c’est ce qui a fait la réussite du club jusqu’à présent. Si je peux garder un mot de ce club-là, c’est famille. C’est ma famille et je trouve que ce qu’on dégageait comme valeurs représentait bien ce qu’on était dans la vraie vie.

Le président était également ton père, Christophe Fauvel. Est-ce que c’est facile tous les jours de travailler en famille ?

Oui, franchement il n’y a pas eu un moment où on s’est pris le chou. En gros, il m’a vachement fait confiance, c’est-à-dire que je pilotais à 80% les grandes opérations, tout ce qui était opérationnel. Lui était plus sur le stratégique plus globalement. On a eu un point d’achoppement qui était sur le sprint final pour la montée en National, de savoir si on mettait un challenge financier pour les joueurs ou pas. Je n’étais pas favorable, lui était favorable, il l’a fait. Ça s’est avéré négatif, mais sinon hormis ça… Après, ça prend beaucoup de place dans nos vies après le foot, c’est-à-dire qu’il n’y a pas un repas où on ne parlait pas de foot. Il n’y avait pas un sujet qui ne tournait pas autour du foot donc ma mère l’a subi, mon frère un petit peu. A la fin, quand il a arrêté la présidence, on s’est dit “Tu te rends compte, on va parler de quoi maintenant après 20 ans ?”. On a eu très peur et finalement on parle toujours de foot, mais plutôt de Dijon, des Girondins, du foot néo-aquitain plus globalement, sur lequel on garde toujours un œil attentif.

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Depuis ton départ Bergerac a vécu des hauts et des bas, mais cet été le couperet est tombé avec une rétrogradation en Régional 3… Quelle a été ta réaction à cette annonce ?

En fait, c’est allé vite par rapport à ce qu’on avait pu imaginer. On savait que le club était structuré comme un club très professionnel de National 2 notamment, avec des joueurs à temps plein, un service commercial plutôt bien léché. Et on savait que si la personne qui reprenait, voulait gérer ça comme une asso lambda ou un club lambda, ça n’allait pas durer, que le club allait revenir sur des standards. C’est ce qu’il s’est passé, ils sont revenus à une gestion un petit peu associative de la chose alors que nous avons géré le club, ce n’est pas péjoratif, mais comme une entreprise. C’est ça qui fait la différence et surtout, quand on monte un projet comme ça, il faut faire un audit territorial d’où on est et de ce que les gens veulent aujourd’hui. S’ils veulent plutôt un projet d’entreprise ou alors un projet territorial avec des valeurs etc… Quand le projet a été annoncé de créer du trading autour du club en National 2, c’est illusoire aujourd’hui, c’est n’importe quoi. Quand on ne va pas voir les partenaires et qu’on leur vend un projet avec des joueurs qui arrivent de toute la France, c’est trop compliqué d’avoir l’adhésion du territoire à ce projet-là. A partir de là, quand on n’a pas le territoire avec soi, que ce soient les entreprises ou les supporters, du coup c’est très compliqué de piloter un projet. Est arrivé ce qui est arrivé. Je sens qu’aujourd’hui, la nouvelle direction qui a repris, va pouvoir remettre en place un projet de valeurs, de territoire. Pour moi le club s’est égaré pendant un an sur une stratégie qui n’a pas du tout ressemblé à ce qui a été mis en place jusqu’à présent.

Est-ce que tu en veux aux dirigeants et autres intervenants qui n’ont pas su faire perdurer ce que l’ancienne équipe autour de ton père Christophe avait construit ?

Non je ne leur en veux pas parce qu’ils ont voulu mettre leur projet en place. C’est comme sur Football Manager, quand tu prends une équipe tu as envie de jouer avec un système de jeu globalement. Je pense qu’ils auraient dû être un petit peu plus à l’écoute. Je pense qu’ils auraient dû se baser sur l’expérience de 20 ans de mon père dans ce cadre-là. Ce qui m’embête le plus c’est que j’avais envie de continuer à aider le club mais on m’a gentiment fait comprendre qu’il fallait tourner la page. Donc c’est ce que je regrette le plus parce que globalement, le club, je le connais par cœur. On a fait des conneries, on a fait beaucoup de conneries, on a fait des trucs plutôt bien. On sait ce qui marche, on sait ce qui ne marche pas. Je n’ai pas de rancœur par rapport à ça mais je suis extrêmement déçu que tout le travail de structuration et de professionnalisation qu’on a pu amener à un moment donné, soit parti en un coup de baguette comme ça.

On se doute que tu dois souvent évoquer le sujet avec ton père ? Est-ce qu’il serait prêt à revenir donner un coup de main à Bergerac ?

Honnêtement, je ne pense pas. Je ne pense pas parce que c’est dur pour lui aussi, c’est dur de voir ça. Je pense qu’il n’a plus l’énergie de le faire également. Aujourd’hui, reprendre une asso comme le BPFC, malgré le fait qu’ils soient en R3, c’est comme un deuxième travail qui démarre. Je pense que pendant vingt ans il a beaucoup donné et je ne pense pas qu’il ait envie de revenir et se remettre là-dedans honnêtement.

Même si tu suis ça de plus loin, est-ce que tu y vois des similitudes avec le cas des Girondins de Bordeaux ?

C’est un peu plus compliqué quand même parce qu’à Bordeaux c’est un enjeu financier, mais en termes de volume et de montants… Surtout, je pense qu’on a lâché la base, le point commun. On a lâché la base, qui était plutôt le volet territorial, et on a fait des erreurs de casting sur du recrutement qui amène une défaillance sportive, qui entraîne également ensuite la défaillance. Donc je pense qu’aujourd’hui Bordeaux et Bergerac c’est un peu le même combat, c’est un club qu’il faut restructurer, c’est un club avec qui il faut ramener des nouvelles valeurs. Pour amener des nouvelles valeurs il faut réussir à incarner quelque chose aujourd’hui et je pense que c’est compliqué de réinventer une histoire avec les mêmes équipes dirigeantes qui étaient en place. Pour moi c’est important qu’ils puissent se renouveler, et quitte à jouer à ce niveau-là, autant innover et tenter des choses.

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Cela fait un club de la région en moins sur le plan national, après Libourne, Niort, Bordeaux, sans compter les chutes de Trélissac ou encore du Stade Bordelais. Est-ce un problème au niveau régional ou tout simplement des mauvaises gestions ?

Je pense déjà qu’il y a un manque d’entrain de la partie politique autour du football de haut niveau. Aujourd’hui, niveau infrastructures, lors d’une idée déployée, etc, c’est compliqué de faire bouger au niveau local parce qu’il y a une grosse vision du sport pour tous, de l’ouverture à tous. Mais je pense que la performance de haut niveau permet de développer l’image sur le territoire national des fois, voire international. Après, je pense que c’est le rôle d’instance de type Ligue, de pouvoir avoir une dynamique de club élite, il faut retrouver des leviers pour les représenter et les aider pour continuer à se développer. Aujourd’hui il ne faut pas se leurrer, on est plutôt une terre de rugby historiquement, et pour exister il faut des leviers. Il faut des leviers politiques, il faut pouvoir faire peser la balance et je ne suis pas sûr qu’on y soit arrivé récemment avec toutes les défaillances qu’on a pu avoir. Je pense que pour les clubs ça a été assez compliqué à gérer pour Trélissac, pour le Stade Bordelais etc… De manquer de soutien politique pour faire perdurer l’activité.

Ce week-end les clubs de Bergerac et Bordeaux s’affrontent en Coupe de France. L’affiche est belle de nom mais fait de la peine sur le papier. Comment tu le vis ?

Déjà, on n’aurait jamais pensé à un quatrième tour pour une affiche comme ça. A l’époque ça n’existait quasiment pas (rires) surtout avec les niveaux. Aujourd’hui ça me fait vraiment de la peine parce que pour les deux clubs on est rendus à, je pense, une performance sportive qui sera de petit niveau malheureusement. Je ne sais pas si l’attrait en local pour les Girondins est au beau fixe. A l’époque, ça aurait fait déplacer des foules et on aurait rempli le stade aujourd’hui. J’espère sincèrement que ce n’est pas le cas mais je pense qu’il y a un petit peu de désamour sur ce que dégage Bordeaux dans le nouveau projet qui est mis en place. Je pense que c’est une affiche qui fait rêver, on aurait tous rêvé avant, mais ça fait deux bêtes blessées qui s’affrontent.

Est-ce que tu aurais aimé vivre cette affiche quand les deux clubs étaient aux niveaux auxquels ils devraient être ?

Ouais ! A chaque tirage on l’avait rêvé globalement parce qu’en fait, quand tu tires Bordeaux, tu tires une communauté de supporters qui est énorme, qui génère du monde. Au niveau local tout le monde parle de Bordeaux, on a été biberonné aux Girondins. Quand on est à Bergerac ou dans le Périgord, on a grandi avec Bordeaux. C’était le club phare du sud-ouest, on allait à Chaban, on allait ensuite au Matmut. C’était vraiment la fête dès qu’on y allait. Aujourd’hui, se dire que c’est un match de N2 contre R3 c’est difficilement compréhensible honnêtement.

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.(Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

Côté bergeracois il y a toujours eu cette proximité entre les clubs et de nombreux joueurs passés par la réserve, le centre voir les pros des Girondins ont pu évoluer à Bergerac. C’était important pour toi cet ancrage ?

Oui, d’ailleurs choses très, très importantes, au club c’était un recrutement qui était territorial. Quand je dis territorial, c’est le grand sud-ouest. On allait chercher les meilleurs joueurs de notre territoire. Bergerac étant au centre géographiquement, il devait devenir un club tremplin ou une vitrine pour ses meilleurs joueurs du territoire parce que Pau n’allait pas forcément dessus, Bordeaux ne recrutait plus nationalement, puis Trélissac et Angoulême n’étaient pas forcément tournés vers ce projet-là. Ce n’est plus le cas d’Angoulême maintenant qui a repris notre place avec cette nouvelle politique. Aujourd’hui, c’est de chercher les meilleurs joueurs de la région Nouvelle-Aquitaine, du bassin niortais, limougeaud, toulousain, basque. Finalement, chercher les joueurs qui sortent de la réserve de Bordeaux était une évidence quand le step était trop haut de N2 à Ligue 1 à l’époque. Évidemment que pour jouer en N2 à Bergerac, des tops joueurs il y en a eu des supers coups avec Clément Badin, Victor Fuchs, Evan Chevalier. On a eu des tops joueurs et des tops personnes. Là-dessus, sur la formation à Bordeaux, ils ont vraiment formé que des bons mecs aussi, que des bons joueurs. Ça comptait beaucoup d’avoir des mecs de valeur qui rentraient là-dedans, surtout que ces mecs-là étaient des personnes qui voulaient une proximité familiale. C’est-à-dire que Clément Badin était de Libourne, Evan Chevalier était de Bordeaux, Victor Fuchs était du bassin. Ces mecs-là s’identifient à Bergerac et ne voient pas ça comme une contrainte d’aller jouer en N2 à Bergerac.

Pendant que tu exerçais là-bas, tu as vu passer deux joueurs actuels de Bordeaux, Florian Pourtuguez et Adrian Sahibeddine. Que peux-tu nous dire sur eux ?

Florian Pourtuguez, j’ai joué avec lui à l’époque, en équipe réserve ensemble. C’est un joueur qui arrivait de Cestas, qui avait un bon profil, qui avait fait du groupe N2. Il a fait quelques entrées en N2. C’est un joueur avec de grosses qualités, après je pense qu’il n’a pas fait les bons choix pour sa carrière parce qu’il a voulu aller un peu trop haut, beaucoup trop vite globalement, et je pense qu’il a regretté. Bordeaux lui offre une seconde chance et je pense que c’est un joueur en N2 sur lequel on peut s’appuyer pour être un joueur de complément, de bon niveau. Pour Adrian, c’est un joueur qui était très, très doué techniquement. Il avait fait un début de saison incroyable quand il était venu chez nous. C’est un profil qu’on avait vu à l’époque à Arlac, avant qu’il ne parte à Dijon notamment. Il n’a pas été conservé à Dijon. Pour la petite histoire, c’est un pote à moi qui a fait un five à Bordeaux avec lui et il me dit “Putain Paul, j’étais avec Adrian Sahibeddine, je me rappelle de lui, il est sans club”. Je me suis dit que c’était un top joueur et je l’ai pris à Bergerac par ce biais-là. Il avait fait six mois monstrueux et après ça avait été un peu plus compliqué, un peu pollué à mon avis par des envies externes, financières, de revalorisation, etc… Donc il s’est un peu déconcentré du football et on avait dû lui fermer la porte en fin de saison. Il s’était ensuite exilé à Louhans-Cuiseaux je crois. Mais techniquement, c’est un joueur qui dans la région, était le plus doué à l’époque.

Est-ce que tu trouves logique de ne les voir évoluer qu’avec l’équipe de Régional 1 ?

Oui, oui, parce que je pense qu’aujourd’hui Florian Pourtuguez et Adrian Sahibeddine n’étaient pas sur des dynamiques très positives. Adrian était sur une descente avec Louhans-Cuiseaux et Florian était remplaçant au SAM. Donc aujourd’hui il faut qu’ils patientent, il faut qu’ils soient des bons collègues et répondent présents quand on fait appel à eux là-dessus. Mais je ne suis pas étonné qu’ils ne soient pas dans le groupe N2. En tout cas, quand on aspire à jouer une montée en N1, il faut quand même des joueurs qui sont sur des dynamiques positives, c’est important.

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Dans l’effectif bordelais, le capitaine Jean Grillot a été sollicité par des clubs, dont Valenciennes en National, mais on a également entendu parler de Dijon. Tu confirmes ?

Oui, complètement ! C’était l’une des pistes prioritaires en début de mercato. Jean, pour que tu saches, c’est un joueur que j’avais vu jouer avec la réserve, avec Erwan (Lannuzel), que je voulais pour Bergerac au départ. Je l’avais identifié lui et Nassim Ranem à Blagnac donc ça aurait dû être ma charnière à Bergerac logiquement si j’étais resté. C’est un profil que j’ai voulu faire venir à Dijon quand j’étais arrivé, au moment où le club se cassait un petit peu la figure. On n’avait pas avancé à Dijon parce que j’étais un peu neuf dans le truc, je manquais un peu de recul et de poids pour imposer une décision comme celle-là. Pour moi, quand un joueur de 2005 fait une saison complète en N2, à Bordeaux, et qu’on a un rôle de leader, je pense qu’on a de suite le niveau pour aller plus haut. Aujourd’hui j’aurais bien aimé avoir Jean à Dijon. On n’est pas tombés d’accord, ça a été une décision présidentielle de retenir Jean à Bordeaux, ce que je trouve très louable quand on veut construire un projet identitaire et territorial à Bordeaux. J’aurais été directeur régional des Girondins, jamais je n’aurais lâché Jean Grillot, j’aurais reconstruit autour de lui. Maintenant on ne sait pas de quoi l’avenir est fait et j’espère pour lui qu’il s’épanouira à Bordeaux. En tout cas j’espère que l’avenir nous permettra de se croiser.

Est-ce que d’autres joueurs bordelais étaient sur les tablettes, voir des joueurs qui ont finalement signé en Gironde ?

Oui, à un moment donné j’avais discuté avec Driss Trichard parce que j’avais toujours aimé le profil. A un moment j’avais perdu Cédric Makutungu à Dijon, et lui m’avait dit qu’il avait envie de rester, qu’il s’était engagé et qu’il était dans le projet Girondin. J’ai très vite respecté cela. Sinon, non pas forcément. Sur le mercato qu’a fait Bordeaux, ce n’est pas ce que j’aurais fait de mon côté honnêtement. Après c’est vrai que très souvent on appelle des joueurs et il y a très souvent Bordeaux qui ressort parce que c’est une grosse locomotive avec des moyens financiers. Dans une négo des agents, dès qu’il y a Bordeaux en face, ça risque de mettre la pression un petit peu.

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Photo Pierrick Chassine

Bordeaux semble avoir réglé le tir cette saison avec des joueurs plus estampillées National 2, par rapport à la saison d’avant.

Pour moi, on ne fait pas le même recrutement en N2 qu’en Ligue 2. Aujourd’hui en N2, si on m’avait dit de piloter le recrutement des Girondins je serais reparti avec les meilleurs joueurs de N2 qui sont sur des dynamiques très positives. J’insiste là-dessus, c’est ultra important, parce que prendre des revanchards où des mecs qui n’ont pas beaucoup joué, pour les relancer etc, en N2 c’est assez compliqué. Surtout qu’ils ont fait quelques recrutements avec des blessures, des joueurs qui n’étaient pas dans la forme de leur vie. Aujourd’hui il faut des joueurs qui soient motivés par le projet, qui ont envie de prouver et surtout qui connaissent le niveau N2. C’est ultra important et j’avoue que je n’aurais pas fait ce recrutement forcément, mais ils l’ont fait. Je l’ai trouvé un peu plus cohérent que l’an passé, ça c’est sûr. Par contre c’est vrai qu’il y a un peu de retard à l’allumage. Mais c’est aussi cette faculté quand tu changes beaucoup de joueurs de l’effectif, à recréer une dynamique positive c’est très compliqué pour n’importe quel coach et n’importe quel joueur, recréer un collectif c’est la base de tout. C’est très compliqué quand on change quasiment tout à l’intersaison.

Si tu avais une opportunité un jour de rejoindre un projet au FCGB, est-ce que tu étudierais cette option ?

C’est même un but dans ma vie !  C’est un but dans ma vie depuis tout petit. Je le dis à tous mes proches et à tout le monde, mon rêve est d’arriver aux Girondins parce que c’est le club de ma ville, de mon enfance. J’ai grandi en allant voir les matchs. Aujourd’hui, pouvoir rendre à ce club et à ce territoire en étant un acteur important, je n’en fais pas une question de place ou autre, mais en étant un acteur principal c’est quelque chose qui me botterait très sincèrement.

Et un retour à Bergerac plus tard ?

Si je gagne au loto et que je ne sais pas quoi faire de mon argent, sinon c’est non (rires). Non, je ne pense pas que j’aurai les reins solides pour gérer un club comme Bergerac. Ca me paraît compliqué ou alors c’est dans une boîte qui marche bien. Un retour, pour ma vie perso à Bergerac, ce n’est pas d’actualité. Un retour dans le sud-ouest oui ce serait d’actualité parce que ma compagne est aussi de Bordeaux, donc plutôt autour de Bordeaux quand même.

Est-ce que le cœur sera bergeracois ou bordelais ce samedi ?

Bergeracois quand même (sourire) ! Je ne peux pas occulter 20 ans de ma vie comme ça quand même ! Je le suivrai s’il est diffusé mais je ne crois pas. Je suivrai le live s’ils en font un.

Que peut-on te souhaiter cette saison avec Dijon ?

De pouvoir atteindre nos objectifs, c’est-à-dire monter en Ligue 2, former des jeunes parce qu’il y a un top centre de formation, et finir dans la première partie du classement pour l’Arkea Premier League. On est quand même le seul club à avoir une équipe pro masculine, une équipe pro féminine, un centre de formation masculin, un centre de formation féminin. Donc ça nous fait quand même quelques objectifs à atteindre.

Un GRAND MERCI à Paul pour sa disponibilité et bonne chance pour cette saison avec son club de Dijon.

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(Photo by Vincent Poyer/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

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