Pierre Sage : « Des joueurs qui deviennent de plus en plus ambitieux et ça, ça commence à me plaire » | OneFootball

Le RC Lens va se déplacer à Rennes ce dimanche avec l’objectif de confirmer sa belle victoire à Lille, dans une nouvelle confrontation face à un adversaire attendu pour jouer le haut du tableau. Les Lensois vont devoir surfer sur les effets positifs du derby et les faire perdurer. Le point avec Pierre Sage, le coach artésien.

Lensois.com : Pierre Sage, avez-vous pris le temps de savourer la victoire dans le derby avant de passer sur le match suivant à Rennes ?On a bien sûr savouré le soir de la rencontre, en communiant avec le public. Après, on passe rapidement à autre chose car il y a un rendez-vous excitant à Rennes, et on se doit de mettre beaucoup d’énergie pour préparer ce rendez-vous. L’énergie vient de la victoire, il y a beaucoup de joie et de dynamisme cette semaine, mais avec la volonté de travailler studieusement pour ramener un bon résultat de Rennes.

S’agit-il d’une victoire qui peut vous faire basculer vers de plus hautes ambitions ?Je tiens le même discours depuis le match de préparation contre l’AS Rome. On doit s’inscrire avec ambition dans toutes nos compétitions et le championnat ne doit pas déroger à cette règle. Le groupe est en train de prendre conscience qu’on est en mesure de battre des adversaires contre lesquels on nous annonce outsiders. Oui, c’est une référence en termes de pressing, de solidarité, mais il y a aussi des choses à redire sur le jeu offensif, notamment dans la maîtrise. À ce niveau, on n’est pas 100 % satisfaits.

« C’est nous ou eux »

Comment préserver cette énergie pour la retrouver sur les prochains matches ?On a essayé de sortir de cette singularité en faisant ce qu’on fait habituellement. Chacun est allé de son côté avec sa famille, ses proches. Après la rencontre, j’ai dû rentrer à 1 h du matin, et j’étais dans un train à 7 h le lendemain pour aller voir ma famille à Lyon (ndlr : Pierre Sage est actuellement seul en Artois). C’est bien d’avoir gagné, mais j’avais surtout à cœur de récupérer, de me ressourcer, d’aller partager ça avec les miens, et dans ce sens, il n’y a pas eu de fête toute la nuit. Ça fait partie de l’expérience collective, c’est-à-dire qu’aujourd’hui on est en train de modéliser un fonctionnement pour qu’il soit efficace, le plus efficace possible, et ce qu’on a fait cette semaine-là doit nous servir et nous montrer que ce genre de choses n’est pas à négliger, car ça nous donne des atouts pour jouer nos matches. Je pense sincèrement que les joueurs ont pris conscience de cela parce que, lorsqu’on est revenus mardi en séance, il y avait de la joie, mais il y avait surtout beaucoup de détermination pour préparer le match suivant. Je vous avoue que j’avais un peu peur que l’équilibre soit inversé par rapport à ce que je viens de vous décrire, mais face à moi, j’ai des joueurs et un staff qui sont très professionnels, et surtout qui deviennent de plus en plus ambitieux, et ça, ça commence à vraiment me plaire.

Dans le cadre du derby, vous aviez parlé de la nécessité de faire en sorte que les joueurs deviennent leaders des situations. Comment cela se matérialise ?Nous créons en permanence des contextes d’adversité et d’opposition à l’entraînement. Un peu comme dans les sports de combat, c’est nous ou eux. Il est important qu’on soit ambitieux et suffisamment agressifs pour remporter les jeux proposés par le staff dans la semaine. Les joueurs se défendent tous d’être compétiteurs, mais ça s’entraîne au quotidien. La haine de la défaite doit les amener à être studieux et assez engagés dans le long terme pour progresser en tant qu’équipe. C’est le meilleur carburant pour préparer une équipe à la compétition.

Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais Martel